Pollution : l'ANSES alerte sur la qualité de l'air dans les transports en commun parisiens

L'ANSES alerte sur les niveaux de pollution de l'air dans le métro parisien. Dans un rapport, l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire recommande un renforcement de la surveillance de la qualité de l'air dans les rames franciliennes.

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Dans un rapport publiée ce mercredi, l'ANSES relève que l'air que respirent les usagers du réseau ferroviaire souterrain de la capitale est trois fois plus pollué que l'air extérieur.

De manière plus précise, la concentration en particules fines est trois fois plus élevée  dans les stations de métro et RER qu'à l'air libre. Ce constat s'inscrit au cœur d'une étude plus globale prenant en compte les données pour les réseaux ferroviaires de cinq autres grandes villes françaises. Cela est  au frottement avec les voies, notamment du fait du freinage. L'agence explique que cela engendre une dispersion régulière de poussière dans l'air après le passage des rames.  

L'organisme sanitaire appelle un renforcement de la surveillance des niveaux de pollution dans le métro au niveau national, mais plus particulièrement en Île-de-France. "Nous encourageons les régies à suivre de manière plus régulière la qualité de l'air", explique Marion Keirsbulck, cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés à l’air. Aujourd'hui, les mesures sont réalisées historiquement par des capteurs fixes sur les quais. Les autorités sanitaires préconisent en complément une étude régulière de la qualité de l'air dans les couloirs et sur les rames. Pour améliorer la situation, il faut poursuivre les mesures engagées par les opérateurs et "réduire l'émission de ces particules, par le remplacement des matériels roulants, l'utilisation de systèmes de freinage moins émissifs et l'amélioration de la ventilation", notamment, explique Matteo Redaelli , coordonateur de l'expertise scientifique sur la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines, à l'Anses. Pour effectuer ce suivi, l'agence sanitaire recommande l'utilisation de différents indicateurs de suivi de la qualité de l'air "afin de réduire l'exposition aux particules fines dans ces environnements", note Marion Keirsbulck.

Risques d'effets sanitaires ?

L'ANSES, s'inquiète tout particulièrement des risques sanitaires que pose la dégradation de la qualité de l'air dans le métro. En effet, elle alerte sur le fait que les données existantes "suggèrent la possibilité d'effets cardio-vasculaires" du fait de la concentration importante de particules fines.

Elle nuance toutefois en indiquant que "le corpus d'études épidémiologiques et toxicologiques spécifiques est trop limité pour pouvoir tirer des conclusions fermes sur d'éventuels effets sanitaires de l'exposition des usagers à la pollution de l'air pour construire des valeurs guides". "Les informations que nous avons à ce stade ne nous permettent pas d'établir avec certitude d'association entre les particules fines et des pathologies mais nous gardons un regard prudent sans être alarmants", indique Mattéo Redaelli

La RATP prévoit de nouveaux points de mesure 

De son côté, la RATP se dit "extrêmement mobilisée" en ce qui concerne le contrôle de la qualité de l'air sur le réseau francilien. Dans une note consultée par France 3 Paris Île-de-France, la régie francilienne assure qu'elle "réduit autant que possible les émissions de particules à la source avec le déploiement du freinage électrique ou encore le teste de garnitures green."

En mai dernier, Île-de-France Mobilités a lancé un plan d'action pour améliorer la qualité de l'air dans les stations de métro et RER. De nouveaux points de mesures sont prévus, notamment sur les particules ultra-fines, dont les résultats seront publics comme ceux déjà pratiqués.

L'association Respire salue l'initiative de l'ANSES 

L'association Respire qui veille à l'amélioration de la qualité de l'air salue les constats dressés par cette étude. "Cela fait plusieurs années que nous demandions que l'exposition des usagers du métro aux particules fines soit évaluée et c'est chose faite", se réjouit son directeur Tony Rennuci. Il note entre autres que cet avis de l'ANSES met en exergue "la nécessité d'un renforcement du système de surveillance de la qualité de l'air dans le système ferroviaire souterrain. Celle d'améliorer les systèmes de roulement et de freinage et de progresser sur la ventilation."              

  

 

    

   

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