Dans les académies de Créteil et de Versailles, plusieurs centaines de postes de professeurs n'ont pas été pourvues lors du dernier concours de recrutement des écoles. Pour assurer leur rentrée, les rectorats de ces académies feront encore appel, cette année, à des professeurs contractuels.
Les années se suivent et les rentrées se ressemblent presque. Les académies de Créteil et Versailles, doivent à nouveau faire face, cette année, à une pénurie de professeurs titulaires des écoles dans le primaire. Les concours pour devenir enseignant n'ont pas fait le plein de candidats.
Lors du dernier concours de recrutement en primaire, "ce sont 1534 recrutements (tous concours confondus), qui n’ont pu être effectués dans les trois académies les plus en tension : Créteil, Versailles et La Guyane", déplore dans un communiqué le principal syndicat enseignant du 1er degré, le SNUipp.
"Près de 85% des postes sont pourvus contre 79% l’année passée sur l’ensemble des académies", précise ce même syndicat qui parle de pertes massives de recrutements sur ces académies depuis 10 ans.
Pour la rentrée de l'année 2023/2024, selon les données du ministère de l'Education nationale, 975 postes n'ont pas été pourvus à Créteil. À Versailles, 620 enseignants titulaires vont manquer à l'appel.
Une rentrée assurée grâce aux contractuels
Pour affronter cette nouvelle rentrée et garantir la présence d'un professeur devant chaque classe, l'académie de Créteil peaufine sa stratégie depuis plusieurs mois : "On est prêt tout à fait à démarrer cette rentrée, on a le nombre d'enseignants dont on a besoin", rassure-t-on du côté du rectorat de Créteil. "On a d'abord fait appel au renouvellement de nos enseignants contractuels, ensuite nous avons procédé à des recrutements complémentaires pour démarrer cette nouvelle année ( ..) les nouveaux contrats de professeurs peuvent aller jusqu'à deux ans".
Et coté formation de ces contractuels, tant décriée par les syndicats d'enseignants, le rectorat répond que le recrutement du complément des enseignants contractuels a commencé, cette année, à partir du 1er juin, avec un enseignement plus étoffé : "une formation de quatre semaines en juin et en juillet et une session complémentaire qui aura lieu la semaine de prochaine ; ce qui nous intéresse, ce n'est pas d'embaucher, au coup par coup,des contractuels mais les accompagner pour les fidéliser".
Dans cette académie qui s'étale trois départements : la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, on dénombrera pour cette rentrée environ 28 000 enseignants dont 1 500 contractuels.
"Enseigner est un métier"
Il n'empêche, les stratégies employées par les académies de Créteil ou de Versailles ne laissent pas d'inquiéter les représentants des parents d'élèves. "Enseigner est un métier et on se résignera jamais à des solutions de professeurs contractuels qui ne sont pas forcément formés", déclare Gregoire Ensel, le président national de la FCPE. "Le premier problème, c'est la suppression annoncée l'hiver dernier de 1 500 postes d'enseignants sous prétexte que la démographie baisse, tout cela conjugué à un manque d'attractivité de certains concours de recrutement de professeurs", analyse le président national.
Pour la FCPE, "il faut absolument tout faire pour que le métier d'enseignant retrouve tout son attrait". La fédération prône l'instauration d'une convention citoyenne pour redéfinir le projet de société que porte l'école publique.