L'ancien adjoint à la Culture (PS) de la maire de Paris, Christophe Girard, a assisté au conseil d'arrondissement du XVIIIe, où il est élu. Il avait démissionné de ses fonctions d'adjoint après des révélations sur ses liens avec l'écrivain Gabriel Matzneff, accusé de pédophilie.
Ce mercredi 20 janvier, Christophe Girard a fait son retour au conseil du XVIIIe arrondissement où il a été élu en 2020 (il était 6e sur la liste de Paris en commun). L'ancien adjoint à Culture de la maire de Paris avait démissionné en juillet de ses fonctions après des révélations sur ses liens avec l'écrivain Gabriel Matzneff, accusé de pédophilie. Mais l'élu n'avait pas démissionné de son mandat.
Il s'était ensuite mis en retrait en août en raison de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris sur des accusations de viol le visant, enquête classée sans suite en novembre en raison de la prescription des faits.
Il a défendu ce retour arguant qu'il "est naturel pour moi de retrouver le chemin de mon mandat".
Il "n'a pas pris la mesure de la gravité du symbole"
Ce dernier explique aussi qu'il entend bien participer au conseil de Paris le 2 février : "J'ai été élu, je me suis engagé à servir Paris, je suis rémunéré pour cela, c’est mon devoir de venir au conseil. Mon plaisir, aussi", rapporte Le Monde.
"Personne ne m'a demandé" de ne pas y participer, assure-t-il. "Je n'imagine pas que cette discussion puisse avoir lieu, mais, si c'est le cas, on discutera droit, démocratie, valeurs de la République" et "respect de l'État de droit".
Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère EELV de Paris, Christophe Girard "n'a pas pris la mesure de la gravité du symbole qu'il envoie qui est absolument terrible surtout dans un moment où les victimes d'inceste et de pédocriminalité sont accompagnées pour parler".
"Ca interroge beaucoup sur les responsabilités de M. Girard en tant qu'élu mais aussi sur la responsabilité de Paris en commun", à qui il revient "de déterminer quelles sont les valeurs de leur groupe", a-t-elle ajouté.
"Si le droit est passé, chacun doit aussi prendre la mesure du moment que nous vivons, et de l'hypersensibilité aux sujets relatifs aux abus sexuels", a déclaré Anne Hidalgo au Monde. Selon elle, "il faut éviter de faire souffrir les gens, et, pour Christophe, de se faire souffrir lui-même. En ce qui me concerne, je serai toujours du côté des victimes".