Retraites : l'IGPN saisie après des menaces proférées par des policiers contre des manifestants

Le préfet de police Laurent Nuñez a annoncé avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) après les menaces et intimidations proférées par des policiers contre de jeunes manifestants à Paris. Ces menaces ont été révélées dans un enregistrement sonore obtenu par Le Monde et le site Loopside.

Lundi 20 mars, "à peu près 2.000" personnes en "petits groupes éclatés" selon le préfet de police, avaient manifesté dans le centre de la capitale, dressant des barricades et brûlant des poubelles.
C'est dans ce cadre que, selon Le Monde et Loopsider, des policiers de la BRAV-M, une unité décriée pour ses méthodes d'intervention musclées, interpellent sept jeunes, soupçonnés d'avoir pris part aux dégradations. L'un des interpellés enregistre alors discrètement les échanges avec les policiers.


On y entend les fonctionnaires enchaîner les propos humiliants, menaçants et intimidants, notamment envers l'un des sept jeunes. "La prochaine fois qu'on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu'on appelle ambulance pour aller à l'hôpital", peut-on notamment entendre dans l'enregistrement. Deux bruits de gifles sont également audibles, avant que l'un des policiers lance : "Tu commences à bégayer ! T'en re-veux peut-être une, que je te remette la mâchoire droite ? J'espère que demain t'es déferré, tu vas prendre quoi six mois? Six mois, c'est bien et une OQTF (obligation de quitter le territoire)", dit un autre policier au jeune homme, de nationalité tchadienne. Alors qu'un de leurs responsables les informe qu'ils doivent se déplacer dans un autre quartier de Paris, l'un des policiers conclut : "tu as de la chance, on va se venger sur d'autres personnes".

Des propos inacceptables selon le préfet de police

Le préfet de police "a décidé de saisir l'IGPN" après l'"enregistrement sonore de cette intervention de police. "Évidemment que ces propos sont inacceptables (...), qui déontologiquement posent des problèmes très graves", a déclaré le préfet de police dans l'émission C à vous sur France 5, ajoutant être "comme tout le monde, très choqué".

"Ces policiers doivent être sanctionnés lourdement", a tweeté le député LFI du Nord David Guiraud. "Il faut dissoudre cette unité de la terreur", a réagi de son côté le député insoumis de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud.

Dans un courrier adressé, mercredi au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, trois députés de La France insoumise - Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis  ont demandé le "démantèlement à titre provisoire de la Brav-M".

Avec AFP

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