Le dispositif va être effectif du 1er novembre au 31 mars. Selon plusieurs associations, cet effort reste insuffisant car déjà 1.600 personnes en famille appellent chaque jour le 115 sans obtenir de solution.
L'État veut mettre "en place une politique d'accompagnement", a assuré le ministre du Logement, Julien Denormandie sur franceinfo. Il y en aura 7.000 de plus en Île-de-France, région la plus précaire, sur les 14.000 annoncées, entre le 1er novembre et le 31 mars, en cas de grand froid.
Elles viendront s'ajouter aux 146.000 places d'hébergement d'urgence qui existent en France en temps normal.
Par ailleurs, pour atteindre les très grands exclus, ces sans-abri qui ont renoncé à appeler le 115, le gouvernement consacrera cinq millions d'euros aux maraudes des associations, et quatre millions pour améliorer les accueils de jour, selon le ministère.
Plus de personnes qui n'obtiennent pas de solutions
Des annonces accueillies avec circonspection par les associations d'aide aux plus démunis. "Par rapport à l'étendue des besoins, il y a de fortes chances que beaucoup de personnes restent à la rue cet hiver", estime auprès de l'AFP Christophe Robert, porte-parole du Collectif des associations unies (CAU) qui rassemble 36 organisations du secteur.La situation est "dramatique", selon le collectif. À Paris avant l'hiver, 1.600 personnes en famille appellent chaque jour le 115 sans obtenir de solution, soit trois fois plus qu'il y a quatre ans. Les hôtels sociaux, censés pallier les manques des centres d'hébergement d'urgence, sont saturés.
M. Robert s'interroge également sur "la qualité" de l'hébergement proposé. En Île-de-France, un quart des places mobilisables seront des places de type "grand froid", souvent situées dans des gymnases ou d'autres structures inadaptées.
"Trier les sans-abri"
Face à l'urgence, le ministère du Logement insiste sur la "priorité donnée, aux familles, aux femmes et aux enfants", qui ne doivent pas rester à la rue. "Personne ne peut être contre cette idée, mais en creux, on dit déjà qu'on va trier les sans-abri", alerte M. Robert.Une pratique qui viole le principe d'inconditionnalité de l'accueil, mais qui a déjà commencé, selon certaines remontées des travailleurs sociaux. C'est le cas dans la Marne où le préfet a ordonné en septembre par courrier aux gestionnaires du 115 de remettre à la rue les déboutés du droit d'asile et "de n'orienter sur les places libérées que des personnes vulnérables au vu des critères habituellement retenus".