En 2022, neuf personnes ont perdu la vie en vélo en Île-de-France. Une seule à Paris, les autres dans les départements de Grande couronne, selon des chiffres publiés par la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports d’Île-de-France. Des associations de cyclistes appellent à développer les pistes cyclables à la campagne.
"Paris n'est pas l'endroit le plus dangereux pour les cyclistes en Île-de-France". Pour Alexis Frémeaux, président de l'association MDB, Mieux se Déplacer à Bicyclette, le constat est clair. "Ce sont les routes de campagne qui sont le moins adaptées au vélo dans les départements périphériques." Et le dernier bilan statistique de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports d’Île-de-France (DRIEAT) lui donne raison.
L'organisme préfectoral enregistre 9 décès de cyclistes en 2022 selon un bilan statistique publié ce mardi. Un seul a eu lieu à Paris. "Dans la capitale, les gens sont habitués au vélo et savent s'adapter donc la cohabitation avec les autres véhicules est plus évidente", explique Alexis Frémeaux. "Par exemple, les automobilistes parisiens ont l'habitude de regarder si un cycliste se trouve dans les parages avant de tourner."
"Il faut des pistes cyclables partout dans la région"
Alexis Frémeaux estime que les chiffres franciliens de 2022 sont encourageants par rapport à 2021. 24 cyclistes ont été tués cette année-là. "C'est une baisse qui est rassurante, mais on peut faire encore mieux", estime-t-il. En tant que membre de la Fédération des utilisateurs de bicyclette, son association signe ce mercredi une tribune nationale exhortant les pouvoirs publics à agir pour la sécurité des cyclistes en particulier en dehors des grandes villes.
"On demande l'aménagement de pistes cyclables continues en périphéries des grandes métropoles", explique-t-il. En Île-de-France, l'association travaille avec la Région sur la mise en place d'un "plan vélo" visant l'installation de pistes cyclables notamment dans les campagnes environnantes de la capitale. "Lorsqu'on regarde les chiffres franciliens de plus près, on se rend compte que les Yvelines et la Seine-et-Marne comptent le plus de morts à vélo en 2022 avec respectivement 3 et 2 décès. Il reste donc un vrai travail de sécurisation à faire en Grande Couronne". Il estime qu'il faut "habituer la population de ces départements à la présence de cyclistes car de plus en plus de gens se mettent au vélo".
"A Paris, je me sens en sécurité 80% du temps"
Un constat partagé par Christophe Grébert, cycliste depuis de nombreuses années. Tous les matins, il quitte Puteaux dans les Hauts-de-Seine pour se rend au travail à vélo dans le 15ème arrondissement de la capitale. Sur Twitter, il rend quotidiennement compte des comportements qu'il observe chez les automobilistes et les cyclistes.
Commentant les bons chiffres parisiens, Christophe Grébert estime se sentir en sécurité à 80% du temps en ville. "Souvent, je roule sur les pistes cyclables. Lorsque ce n'est pas possible, je sais qu'en tant que cycliste, je dois redoubler d'attention lorsque je suis au milieu des voitures et des camions." Selon lui, "les problèmes apparaissent lorsque que des gens se mettent à penser que la route leur appartient."
Pour lui aussi, la solution passe par un "partage équitable de la route". En ville comme en grande banlieue, il est partisan d'une séparation des voies selon les moyens de locomotion, car pour lui "le partage de la chaussée avec les véhicules motorisés comportent des dangers. Une voiture peut atteindre 4 fois la vitesse d'un vélo, donc les collisions peuvent être fatales pour un cycliste".
