La récente défense des rats par une élue du parti animaliste indigne l'Académie nationale de médecine qui pointe leur prolifération dans la capitale et les risques pour les riverains.
"Face à l’ingénuité de ces propos, qui bénéficient parfois d’une écoute favorable il importe de rappeler que le rat reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses exoparasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures", déclare l'Académie nationale de médecine dans un communiqué.
Ce document vise directement Douchka Markovic, conseillère (Parti animaliste) de Paris. Lors du dernier Conseil de Paris, début juillet, elle avait fait sensation en défendant les rats parisiens préférant les appeler "surmulots" et en pointant, selon elle, le "rôle important joué par les surmulots au quotidien dans les égouts avec l'évacuation de plusieurs centaines de tonnes de déchets et débouchage de canalisations. Ils sont nécessaires à la gestion des égouts de la ville de Paris. Ils sont nos auxiliaires de la maîtrise des déchets".
Cette dernière préconise d'ailleurs de s'interroger "sur de nouvelles méthodes efficaces et non-létales". "Nous devons nous interroger sur les surmulots et leurs manières de vivre, mieux les connaître, avant de trouver des méthodes efficaces et éthiques."
Paris, l'une des villes les plus infestées au monde
L'Académie nationale de médecine n'est pas de cet avis. Dans un communiqué publié le 15 juillet dernier, l'institution répond : "Qu’on le nomme Rattus norvegicus, rat brun ou surmulot, c’est la plus nuisible des espèces commensales de l’Homme en raison de ses grandes capacités d'adaptation, de ses exigences alimentaires, de son intense prolificité et surtout, des zoonoses bactériennes, virales et parasitaires dont il peut être vecteur".
Et d'enfoncer le clou : "Avec un ratio de 1,5 à 1,75 rats par habitant, Paris et Marseille feraient partie des 10 villes les plus infestées au monde. À un tel niveau de densité de population, ces rongeurs à vie nocturne sortent des caves et des égouts et deviennent visibles le jour".
Peste bubonique, typhus murin ou autre leptospiroses : l'académie rappelle que les rats sont le vecteur de nombreuses maladies, dont certaines peuvent être mortelles. Le rat "représente ainsi une source importante de bactéries résistantes aux antibiotiques dans l’environnement humain" et l'académie de signaler un "véritable danger pour la santé publique".
Elle préconise, en outre, un plan de propreté urbaine visant à supprimer au maximum l'accès des déchets alimentaires aux rongeurs.