Hier soir, la maire de Paris Anne Hidalgo et la Métropole du Grand Paris (MGP) ont lancé un ultimatum au nouvel opérateur de Vélib’. Après 4 mois de couacs, Smovengo a jusqu’à demain vendredi pour présenter un plan de sortie de crise.
Des vélos défaillants, la moitié seulement des stations installées, et des salariés en grève depuis trois semaines, incapables d’assurer la maintenance du matériel… On ne compte plus les ratés chez Smovengo. Après quatre mois de couacs, les dirigeants du nouvel opérateur de Vélib’ ont jusqu’à demain vendredi pour présenter un "plan de sortie de crise dans lequel ils détailleront les mesures qu'ils vont prendre et leur calendrier". Une annonce faite hier soir par les élus de Paris et de la Métropole du Grand Paris (MGP) dans un communiqué.
Lors d'une réunion à l'Hôtel de Ville de Paris, ces élus ont exprimé au groupement leur "profonde insatisfaction" vis-à-vis de ce déploiement. Depuis dix jours, "le service Vélib' est quasi inexistant", en raison d'une grève des salariés et donc de l'interruption de la maintenance, qui s'ajoutent "aux retards de déploiement déjà connus depuis le début de l'année et à plusieurs bugs informatiques", note un communiqué.
Avec @patrick_ollier, nous avons convoqué hier les dirigeants de Smovengo pour les rappeler à leurs responsabilités. Nous leur avons demandé de présenter d'ici la fin de la semaine un plan de sortie de crise afin que le service #Vélib fonctionne enfin
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 3 mai 2018
https://t.co/cmODxeO72J
"Une série de déconvenues inacceptables"
Selon la maire PS de Paris Anne Hidalgo, "ne nions pas la réalité : la transition vers le nouveau Vélib' se passe mal. Nous sommes confrontés depuis le début de l'année à une série de déconvenues inacceptables", indique la maire qui affirme qu'il faut un "service qui fonctionne au plus vite, afin de retrouver la confiance des usagers".
Pour Patrick Ollier (LR), président de la MGP dont 68 communes sont associées au déploiement du service de vélos en libre-partage, "nous sommes profondément insatisfaits du résultat actuel. Nous attendons de l'opérateur qu'il prenne des engagements concrets et publics" qui doivent être "respectés".
Les dirigeants de Smovengo ont de leur côté "reconnu leur part de responsabilité et présenté les solutions qu'ils comptent mettre en œuvre dans les semaines à venir pour redémarrer le service et finaliser le déploiement", selon le communiqué. Ils ont "réaffirmé leur totale détermination à résoudre cette crise et à respecter les modalités du contrat". Les élus ont demandé que ce plan "prévoie à court terme la réinitialisation des vélos bloqués et l'instauration d'une maintenance efficace des stations sur batterie".
Pas de rupture de contrat
Alors qu’un tiers des 300.000 abonnés se sont déjà désinscrits, pas question pour autant de rompre le contrat qui lie Smovengo à la ville de Paris. Un contrat qui court sur 15 ans pour un montant de 600 millions d'euros. Pour le résilier, il faudrait prouver que le service n'est pas viable, que la société est en train de faire faillite par exemple. Or, Smovengo est seulement une société qui est en retard sur le calendrier établi et qui paie depuis mars un million d'euro de pénalités par mois.