Le Chant des partisans a été composé le 30 mai 1943. Cela fait donc 80 ans qu'il a été écrit, par plusieurs auteurs dont Maurice Druon. Les paroles originales sont conservées à Paris, au musée de la Légion d'honneur. Voici quelques faits sur cet hymne légendaire.
"Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?" Ces paroles, vous les connaissez peut-être. Ce sont celles du Chant des partisans.
Elles ont été popularisées, au fil des années, notamment dans des reprises. La plus connue est celle de Zebda, groupe musical de Toulouse (Haute-Garonne). Il avait repris des extraits de cet hymne, pour sa chanson "Motivés".
Ce que l'on connaît moins, c'est que cet hymne a été composé le 30 mai 1943. Il vient tout juste de fêter ses 80 ans. Une bonne occasion de revenir sur les secrets de fabrication de ce chant.
Un souvenir précieux
À l'origine de ce chant, il y a plusieurs auteurs dont Maurice Druon. Un écrivain, historien et homme politique français. Il fait partie de ceux qui ont écrit ce texte, dans un hôtel de Londres (Royaume-Uni). Un souvenir précieusement conservé aujourd'hui, à Paris. C'est au musée de la Légion d'honneur que sont conservées les trois feuilles originales, où ont été couchées pour la première fois ces paroles.
Un endroit qui n'a pas été choisi au hasard, à en croire Tom Dutheil. "Maurice Druon a un réel attachement à l'institution de la Légion d'honneur. Son épouse a été élève dans les maisons d'éducation de la Légion d'honneur. Petit clin d'œil : la mélodie du Chant des partisans, était l'indicatif d'une émission qui s'appelait 'Honneur et patrie', qui est donc la devise de la Légion d'honneur. Maurice Druon souhait en faire don au musée, ce qu'il fera en 2006. Ce qui sera accompagné d'un classement à titre d’objet", explique celui qui est conservateur adjoint au musée de la Légion d’honneur.
La mélodie est composée par Anna Marly. L’idée d’une adaptation française vient d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie. En 1943, ce journaliste résistant est réfugié à Londres. Il commande à Joseph Kessel et son neveu, Maurice Druon, un chant qui semble sorti du maquis.
Une composition pour la postérité
Ce chant, Germaine Sablon s'en souvient encore. C'était la première à l'interpréter. Elle était aux premières loges, lors de sa composition : "Nous avons été sur la pelouse. Il y avait Maurice Druon, Joseph Kessel et moi. J'avais mon cahier sur mes genoux, parce que je travaillais l'anglais toujours." C'est là qu'apparaissent pour la première fois les paroles. "Sur mon cahier, j'ai écrit les couplets, la mesure, qu'il me disait. Cela s'est passé entre 3 heures de l'après-midi et 5 heures : à 5 heures, la chanson était faite", se souvient-elle.
La maîtresse de Joseph Kessel devient alors l’une des voix de la résistance. Le chant est un succès, du point de vue de Dominique Bona, écrivaine de l'Académie française et auteure des Partisans : "C’est une musique très simple qui peut être sifflée. Même si on ne connaît pas la chanson, on peut la siffler. Les paroles sont fortes, martelées et très simples. Il y a des images qui se gravent immédiatement dans l'imagination, comme les ailes du corbeau sur les plaines."
Un Chant des partisans qui a suffisamment traversé les époques, et qui reste profondément ancré dans l’Histoire de France. Certains n'ont d'ailleurs pas hésité à le surnommer la "Marseillaise de la résistance".