Seulement un tiers des 46 500 places pour vélos prévues par la loi orientation des mobilités (LOM) a été réalisé dans notre région. Le collectif "Vélo Île-de-France" appelle Ile-de-France Mobilités ainsi que ses opérateurs, la SNCF et la RATP, à accélérer le rythme de déploiement.
Encore peu de parkings à vélos aux abords des gares dans notre région. C’est ce que constate le collectif "Vélo Île-de-France", une fédération d’associations de cyclistes.
Dans une étude, le collectif a recensé les places de stationnement dédiées aux vélos, en Île-de-France. Il en ressort que seuls 34% des objectifs ont été réalisés, alors que la loi d'orientation des mobilités (LOM) "a pourtant défini, dans son décret de juin 2021, 400 gares en Île-de-France qui doivent être équipées en stationnement au plus tard fin 2023", souligne Marie Wehner, responsable intermodalité du collectif "Vélo Ile-de-France". "Ce qui correspond à peu près à 46 000 places. Or aujourd’hui, il y en a 16 000 réalisées. Donc on est à un tiers de l’objectif fixé".
Un résultat encore plus faible dans les gares parisiennes où 18% seulement des objectifs sont tenus à ce jour, précise le collectif dans son communiqué.
La SNCF et la RATP en retard sur leurs engagements
Dans notre région, c’est Ile-de-France Mobilités qui pilote cette mise en place, via des opérateurs qui lui sont liés contractuellement. Parmi ces acteurs du stationnement vélo en gare, on peut noter la SNCF et la RATP. "On est loin du compte actuellement", souligne Marie Wehner.
"La RATP est censée faire 5000 places d’ici fin 2023, et la SNCF 10 000 pour la fin de l’année. C’est leur obligation vis-à-vis d’Ile-de-France Mobilité." Pour elle, "il est urgent que les deux opérateurs tiennent leurs engagements."
Aujourd’hui, sur les 10 000 places, la SNCF n’en a réalisé que 3 694. Les 6350 autres places sont financées, mais ne sortiront de terre au mieux que l’an prochain. Quant à la RATP, celle-ci est encore plus en retard. Sur les 5000 places prévues d’ici 2024, elle n'en a fait que 444, soit 9% de ses obligations. "Pour la RATP, 3 964 autres sont financées mais ne sortiront de terre au mieux que l’an prochain. Et pour l’essentiel, il ne s’agit pas de nouvelles places, mais de stationnements vieillissants ou dégradés réhabilités et étendus comme à la gare RER A de Neuilly-Plaisance", dénonce le collectif.
Des projets qui tardent à se réaliser
Même si de nombreux stationnements pour vélo sont en projets, le collectif "Vélo Ile-de-France" regrette "que ceux-ci tardent à se réaliser concrètement sur le terrain. Il y a des projets qui sont votés au conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités. Donc il y a des choses qui sont prévues, mais le lapse de temps entre le vote et la réalisation concrète sur le terrain prend souvent beaucoup trop de temps. Et il n’y a rien qui est prévu pour contrecarrer cette période-là. Par exemple, il n’y a pas de stationnement provisoire qui est prévu pour les gares en travaux. Donc il manque souvent du stationnement semi-pérenne, ou provisoire pour pallier ce manque".
Et Marie Wehner, responsable intermodalité du collectif "Vélo Ile-de-France", de rajouter : "d’autre part, les projets imaginés sont souvent trop complexes. Ils veulent trop bien faire et du coup, ils prévoient des stationnements en consigne, sécurisés, qui doivent être raccordés au réseau électrique… Tout cela suppose des travaux lourds, des études. Donc ce processus-là prend beaucoup de temps. Nous, ce qu’on voudrait, c’est qu’il y ait une offre immédiate de stationnement provisoire pour les vélos".
Multiplier les stationnements en libre accès
Le collectif recommande aussi de changer de méthode en privilégiant "le stationnement en libre accès. Donc juste en mettant des arceaux". Même s'ils sont moins sécurisants pour le vélo, leur simplicité d'installation et leur coût plus faible pourraient aider à rattraper le retard. D’autre part pour Marie Wehner, "un stationnement en libre accès n’est pas forcément de plus mauvaise qualité qu’un stationnement sécurisé. La qualité dépend surtout de l’emplacement. C’est-à-dire que si les emplacements sont bien installés au niveau des gares, ces parkings marchent très bien. C’est le cas de la gare de Lyon, le parking vélo en libre accès est très visible et accessible, très proche des entrées de la gare et il a une forte affluence." Dans notre région, plus de 90% des Franciliens habitent dans un rayon de 2 kilomètres de leur gare.
Face à cette polémique, Ile-de-France Mobilités n’a pour le moment pas donné suite à nos sollicitations. Quant au collectif des usagers de la petite reine, il espère que "le retard concernant ces parkings à vélo sera pallié", afin d’accélérer leurs déploiements en Île-de-France.