Professeur décapité: 5 adultes et 2 collégiens mis en examen

Sept personnes, dont deux mineurs de 14 et 15 ans ont été mises en examen hier mercredi soir, alors que la France rendait hommage dans la cour d’honneur de la Sorbonne à Samuel Paty, ce professeur d’histoire-géographie assassiné le 16 octobre.

L'enquête sur l'assassinat du professeur Samuel Paty a été confiée à un juge d'instruction pour "complicité d'assassinat terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste" et a franchi un pas. Déférées au parquet, 7 personnes ont été mises en examen dans la soirée mercredi 21 octobre.
 Le père de famille et le militant islamiste mis en examen pour complicité d'assassinat terroriste

Brahim C., le père de la collégienne impliquée et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui ont été mis en examen pour "complicité d'assassinat terroriste". Ils ont été placés en détention provisoire.
"Il est aujourd'hui clair que le professeur a été nommément désigné comme une cible sur les réseaux sociaux par les deux hommes au moyen d'une manoeuvre et d'une réinterprétation des faits", a rappelé le procureur, Jean-François Ricard lors d’une conférence de presse qui s'est tenue hier après-midi.

Le père de famille a contribé à la mobilisation sur les réseaux sociaux contre Samuel Paty. Brahim C. a posté trois messages sur Facebook le 7 octobre relatant des faits dont sa fille a été "prétendument victime". Il a appelé à l'exclusion de Samuel Paty établissant "un lien direct" entre le cours et l'exclusion de sa fille alors qu'il s'agissait d'une décision prise "pour des faits totalement distincts". Brahim C. a ensuite posté une vidéo sur Facebook relayée sur YouTube le 8 octobre dans laquelle il traite Samuel Paty de "voyou". "Ce voyou ne doit pas rester dans l'Education nationale" peut-on entendre. Il a également divulgué le nom du professeur et l'adresse du collège du Bois d'Aulne. Le même jour, il s'est rendu à un rendez-vous avec la principale du collège. accompagné de Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste fiché S. et fondateur du collectif propalestinien Cheikh Yassine.

Le militant islamiste a ensuite tourné une vidéo avec la collégienne devant l'établissement. Abdelhakim Sefrioui y parle d'un collège "où l'abject a eu lieu" et accuse l'enseignant d'avoir répondu à un prétendu appel d'Emmanuel Macron "à haïr les musulmans".

Des contacts téléphoniques entre le père de famille et l’assassin de Samuel Paty ont été établis par les enquêteurs. Abdoullakh Anzorov s'est "directement inspiré des messages diffusés par Brahim C.", a assuré le procureur. Le père d'élève a assuré "avoir reçu des messages de soutien d'individus divers dont Anzorov dont il ne se souvenait pas spécifiquement" a ajouté Jean-François Ricard.

"Mon client n'a jamais cherché à contacter l'enseignant, il n'a jamais appelé à lui nuire. Il ne connaissait pas l'assaillant, et est bouleversé par ce qui est arrivé", a expliqué à France Télévisions Nabil El Ouchikli, l'avocat de Brahim C., mercredi soir, avant la mise en examen de son client.
           
2 collégiens de 14 et 15 ans mis en examen pour "complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste"

Deux élèves du collège ont été mis en examen et laissés en liberté. Ils sont placés sous contrôle judiciare.

Selon le procureur, ils ont permis l’identification du professeur contre la remise de 300 ou 350 euros par Abdoullakh Anzorov. L’assaillant leur aurait dit qu’il avait "l'intention de filmer le professeur, de l'obliger à demander pardon pour la caricature du prophète, de l'humilier, de le frapper" selon Jean-François Ricard. Un des 2 collégiens est resté avec l’assaillant jusqu’à l’arrivée d’autres élèves en fin d’après-midi. Ils ont désigné le professeur d’histoire au moment où il sortait de cours. Abdoullakh Anzorov a remis la somme d’argent et a suivi Samuel Paty avant de le décapiter.

3 proches de l'assaillant mis en examen
Deux amis de l'assaillant, Naim B. et Azim E., ont également été mis en examen pour "complicité d'assassinat terroriste". Un troisième proche, Yussu C., est lui poursuivi pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes".
           
Le père d'élève a "réfuté toute volonté de violence à l'encontre de l'enseignant". Abdelhakim Sefrioui a lui "réfuté toute responsabilité dans le passage à l'acte" de l'assaillant.

La fille de Brahim C. qui n'a assisté à aucun des deux cours sur la laïcité du professeur d’histoire, les 5 et 6 octobre en raison d’ "absente pour maladie" sera de nouveau entendue par la justice.
 
           
 

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