La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, annonce le déblocage d'une enveloppe d'un million d'euros pour tenter de dépolluer le réseau de transport souterrain, dont de nombreuses études montrent depuis des années que l'air y est encore plus pollué qu'en surface
"Le paradoxe c'est qu'on nous dit :c'est très pollué en surface, prenez le métro, mais on risque de retrouver la pollution dans le métro. Donc l'Ile-de-France va mettre un million d'euros pour pouvoir dépolluer l'air dans les gares, les stations de métro, afin que les agents de la RATP mais aussi les voyageurs puissent voyager dans de bonnes conditions".
Formulés ainsi, les propos de Valérie Pécresse à LCI et au Figaro sont frappés au coin du bon sens. Les études sur la qualité ou plutôt sur la pollution de l'air dans le réseau de transport souterrain parisien sont nombreuses depuis plusieurs années. Et elle disent toutes la même chose : l'air sous terre à Paris, est encore plus pollué que l'air en surface.
De nombreuses études
Ainsi deux études d'Airparif, l'organisme de la région qui surveille et étudie la pollution de l'air à Paris et dans l'ensemble de l'Ile-de-France, a dès 2008, effectué deux enquêtes en collaboration avec la RATP, l'une à partir de la station Faidherbe-Chaligny sur la ligne 8 du métro, l'autre sur la station RER Auber, dans lesquelles ont été mesurés dioxyde d'azote et particules fines, mais aussi ozone.Le travail d'AirParif ne s'est pas limité à cela, car l'organisme a évidemment fait des comparaisons avec d'autres grandes villes du monde, partout où existent des transports souterrains. Il apparaît partout que l'air de ces réseaux est très pollué. Les différences, quant à la plus ou moins grande quantité de tel ou tel polluant, tiennent à la proximité ou non, d'un grand axe de circulation routière, comme le Faubourg Saint-Antoine à Paris d'une pollution de l'air extérieur bien plus grande comme à Mexico ou Hong-Kong, ou à la présence d'une climatisation dans les rames de métros plus récemment construits comme à Hong-Kong.
La RATP, avec l'aide de ATMO France, la Fédération des associations de surveillance de la qualité de l'air, étudie depuis une vingtaine d'années cette pollution avec des relevés réguliers sur trois des stations parisiennes du métro.
Personne ne sait faire
Une fois ce constat établi, qu' avec le temps, plus personne ne conteste, reste à savoir comment faire pour dépolluer de l'air.Personne, aujourd'hui, ne sait dépolluer l'air. Il existe des techniques industrielles pour "dépolluer" ou en tout cas nettoyer des corps solides comme des terres ou liquides, comme les eaux usées d'une ville. Mais personne n'a de solution pour dépolluer l'atmosphère. La présidente de la région dit bien au Figaro "A ce jour, divers industriels s'engagent sur des procédés innovants qui méritent qu'on s'y intéresse pour mieux combattre la pollution". Mais elle ne précise pas qui sont ces industriels.
Parier sur la recherche
Néanmoins, dire les choses ainsi n'invalide pas la décision de Valérie Pécresse. Au contraire, pourrait on dire : après la COP 21, qu'une institution comme la région Ile-de-France décide de financer la recherche industrielle pour tenter de trouver des techniques nouvelles pour dépolluer l'atmosphère est au contraire une bonne nouvelle. Et l'on peut y voir une démonstration et un argument pour tous ceux qui voient l'environnement comme le pilier de l'économie de demain.Mais l'affichage des premiers résultats risque de ne pas être pour tout de suite.