La reprise du travail des chauffeurs de camions de carburants, en grève depuis vendredi à l'appel de la CGT, permet très progressivement, très lentement, un retour à la normale dans les stations-service d'Ile-de-France et pourrait prendre plusieurs jours.
"Il faudra encore un peu de temps pour que toutes les stations retrouvent leurs niveaux habituels", a précisé l'Union française de l'industrie pétrolière (UFIP), dont la moitié du réseau francilien était en rupture complète la veille, la situation étant restée quasi normale ailleurs.
Ce jeudi 1er juin, l'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip), dont les adhérents représentent 550 stations rien qu'en Ile-de-France, a précisé "observer un retour progressif à la normale pour charger dans les dépôts".
#Plus aucun blocage
Aucun militant CGT n'était présent en début de matinée devant la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne, selon la gendarmerie.
Dans le Val-de-Marne, les camions pouvaient s'approvisionner normalement au dépôt de Villeneuve-le-Roi, selon la préfecture. A Vitry-sur-Seine, la grève est terminée mais la reprise n'est annoncée que vendredi.
Au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), les grévistes ont décidé la reprise pour "favoriser les négociations bien engagées" mais préviennent qu'ils suivront attentivement les discussions, "déterminés à obtenir l'intégralité de (leurs) revendications".
Au cours de la réunion au ministère organisée mercredi soir 31 mai, il a été décidé d'une part d'une table-ronde le 16 juin sur la sécurité et la santé, comme l'avaient proposé les quatre autres syndicats (CFDT, CFTC, FO et CFE-CGC), afin de réviser notamment le contrat type de transport de matières dangereuses, inchangé depuis 2007.
Cela "devrait permettre de répondre en grande partie aux revendications des salariés sur de meilleures conditions de travail et surtout assurer que les entreprises ne puissent pas déroger à un certain nombre de dispositifs", a estimé le porte-parole de la CGT, Jérôme Vérité.
#Ne pas morceler la convention collective
D'autre part, le début des discussions sur les classifications des métiers et les grilles de salaires pour l'ensemble du transport routier a été avancé d'une vingtaine de jours, au 19 juin.Cette première réunion permettra d'établir "le calendrier, mais on commencera vraiment le 10 juillet et les discussions s'étaleront dans le temps car cela concerne 700.000 salariés", explique le représentant de la CFTC.
Pour Patrick Blaise (CFDT), "la proposition de table-ronde a permis de débloquer la situation" alors que les fédérations patronales, FNTR et TLF notamment, n'entendaient pas entamer les discussions sous la pression de la CGT.
Les autres syndicats se s'étaient pas associés à l'appel de la CGT car ils ne souhaitent pas morceler la convention collective, une situation qui aboutirait, selon eux, à des situations inégalitaires et favoriserait le dumping social dans la branche.
Dans un communiqué jeudi, FO-Transports affirme être "bien évidemment d'accord" avec les revendications de la CGT "mais pour l'ensemble des routiers".