Des salariés de la chaîne d'alimentation asiatique Tang Frères se sont pour la première fois mis en grève vendredi pour réclamer des hausses de salaires et "ne pas rester toute leur vie au Smic Tang".
Selon la CGT, une soixantaine d'employés (sur 388) ont débrayé dans la matinée et se sont rassemblés devant le siège de l'entreprise à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne.
La direction relevait pour sa part une mobilisation "infime" d'une quinzaine de grévistes. Elle recensait des débrayages uniquement à l'entrepôt de Vitry, aucun dans le célèbre supermarché du XIIIe arrondissement. Pour Romain Pitelet, responsable de l'union locale CGT du 13e, "c'est une très bonne mobilisation pour un premier conflit dans ce genre d'entreprise" où, selon lui, les pressions sur les salariés sont "très fortes". Cette grève est une "première", a confirmé l'entreprise.
Alors que dans toutes les entreprises l'heure est aux négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires notamment, la CGT Tang Frères revendique 3% d'augmentation générale. Elle réclame aussi "le respect de la réglementation du travail" et une "reconnaissance de l'ancienneté". "Chez Tang, les salariés restent au Smic toute leur vie. Il y a un vrai ras le bol contre ce que la direction appelle elle-même le Smic Tang", rapporte M. Pitelet. Accusant la CGT de "brasser de l'air", le secrétaire général de Tang Frères, Christophe Polini estime que "cette grève ne se justifie pas". Il dément l'affirmation de la CGT selon laquelle il n'y a pas eu d'augmentation générale des salaires depuis 2006: "la dernière date de 2010 ou 2011", affirme M. Polini. La prime d'ancienneté réclamée par la CGT "n'est pas généralisée dans toutes les entreprises" et "n'est pas obligatoire", relève-t-il.
Sur la réglementation du Travail, la CGT est en désaccord avec la direction, notamment à propos des temps de pause qui selon le syndicat, "n'étaient pas accordés mais défalqués des salaires" - "faux" selon M. Polini.
En février 2014, Tang Frères été condamnée pour avoir rémunéré 25 caissières en dessous du salaire fixé par la convention collective, selon le jugement consulté par l'AFP. La direction, qui évoque "une différence d'appréciation sur la durée effective de travail", a fait appel.