C'est Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, qui a lancé cette procédure. Les autorités soupçonnent l'association Sanabil d'être proche de l'islamisme radical.
Créée en 2010 et basée à Noisiel (Seine-et-Marne), Sanabil est une association d'aide aux détenus musulmans et à leurs familles. Mais elle est apparue dans "de nombreux dossiers terroristes", a-t-on appris de sources au sein des services de renseignement. C'est pourquoi les autorités ont lancé une procédure de dissolution à son encontre. Les avoirs de cette association ont déjà été gelés, la poussant à lancer ce vendredi via sa page Facebook une collecte de timbres et d'enveloppes afin de prévenir quelque 740 détenus en France et à l'étranger de la situation dans laquelle elle se trouve.
"C'est une décision totalement injuste, Sanabil n'a jamais rien fait d'illégal. La seule chose que fait Sanabil c'est de correspondre avec ceux qui le demandent, d'envoyer quand on le peut un mandat aux indigents. Ces choses-là ne sont pas interdites par la justice", a réagi auprès de l'AFP le président de l'association qui se fait appeler Antho B. "On a toujours condamné les attentats de manière la plus totale", a ajouté le président, assigné à résidence depuis le 23 novembre 2015, affirmant que s'ils étaient "amenés à fréquenter certaines personnes", ils n'étaient "pas responsables de leur dérive".
D'après l'avocat de l'association, Bruno Vinay, "la très grande majorité" des détenus avec lesquels l'association correspond sont des détenus de droit commun. Pour les bénéficiaires impliqués dans des dossiers liés au terrorisme, "très isolés en prison", Sanabil est, selon lui, "la seule structure qui crée un lien positif avec l'extérieur".