L'agresseur du RER A, qui avait violemment frappé fin janvier un conducteur de la RATP à Torcy (Seine-et-Marne), entraînant une paralysie du trafic de 24 heures sur l'ensemble de cette ligne, a été condamné lundi à 18 mois de prison dont neuf mois ferme.
Le tribunal correctionnel de Meaux a accompagné sa peine d'une obligation de soins, eu égard au profil du prévenu, décrit comme psychologiquement fragile et dépendant à l'alcool. "Je regrette mon geste, je ne comprends pas ce qui s'est passé", s'est excusé durant l'audience ce chômeur de 42 ans, veste de survêtement noire, barbe de plusieurs jours et cheveux coupés ras.
"Je suis désolé pour le monsieur, et je suis désolé pour tout le monde", a-t-il poursuivi, à l'adresse des centaines de milliers de passagers privés de transports sur la ligne A à cause de l'agression.
Le 28 janvier, le conducteur de la RATP avait reçu un violent coup de tête sur un quai de la gare, après être sorti de sa cabine pour réarmer le système d'alarme, activé à cause de l'agresseur, qui s'était coincé la main dans la porte du train.
Le prévenu avait été interpellé jeudi dans un bar situé à proximité de la gare de Torcy, après avoir été reconnu sur des images de vidéo-surveillance diffusées dans le cadre d'un appel à témoin.
Interrogé aujourd'hui sur le motif de l'agression, le quadragénaire a dit avoir agi sous le coup de la colère. "Je n'explique pas mon geste (...) Je me suis déjà retrouvé plusieurs fois dans des situations comme ça avant, je ne m'étais pas énervé", a-t-il toutefois assuré.
Son avocat a insisté de son côté sur la personnalité instable de son client, victime d'une addiction à l'alcool. "Son geste est effectivement inacceptable, mais il n'y a eu qu'un coup, il ne s'est pas acharné", avait-il fait valoir.
Une analyse à rebours du parquet, qui a réclamé une peine de 18 mois de prison, au regard de la gravité des faits" et "du casier judiciaire" de l'agresseur, déjà condamné à plusieurs reprises pour trafic de drogue et violences aggravées.
Après l'agression de leur confrère, qui avait eu le nez fracturé, les conducteurs de la ligne A avaient spontanément cessé le travail le lendemain, occasionnant des perturbations majeures sur cette ligne, la plus chargée d'Europe.