Le patron d'une compagnie de CRS de Seine-et-Marne visé par une enquête pour détournement de biens publics

Le patron d'une compagnie républicaine de sécurité, la CRS 4, basée à Lagny-sur-Marne en Seine-et-Marne est visé par une enquête préliminaire pour des soupçons de détournement de biens publics et de violation de secret professionnel, a appris franceinfo auprès du parquet de Meaux.

Ce gradé de la police, patron de cette compagnie républicaine de sécurité depuis quatorze années, est soupçonné d'avoir abusé de biens et avantages auxquels il avait accès uniquement dans le cadre de sa mission de commandant de police. Les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices à qui le procureur de Meaux a confié l'affaire, cherchent à expliquer les centaines d'heures supplémentaires déclarées par ce commandant âgé de 56 ans, qu'il est soupçonné de ne pas avoir effectuées.

Les enquêteurs cherchent également à faire la lumière sur ses déplacements personnels, ou bien au bénéfice de ses proches, qu'il est soupçonné d'avoir effectués avec un véhicule professionnel réservé uniquement au service. Au total, il est soupçonné d'avoir détourné plusieurs milliers d'euros.

Soupçonné d'avoir détourné plusieurs milliers d'euros

Les enquêteurs s'intéressent aussi au repas des fiançailles de son fils, pour lequel des denrées alimentaires de la CRS 4 sont soupçonnées d'avoir été détournées. Enfin, l'IGPN va vérifier si ce commandant a sorti des équipements, en l'occurrence des grenades à main, de son unité en dehors du cadre prévu.

Un rapport d'inspection interne rédigé par la direction centrale des CRS, rapport édifiant dont franceinfo a eu copie, décrit le policier comme absent de sa caserne de manière chronique au point que ses hommes ne le connaissent pas ou seulement de vue. Il y est décrit comme un cadre policier plus concentré sur sa pratique du golf et de la natation que sur sa mission au service du maintien de l'ordre. Et ses compétences techniques et opérationnelles sont présentées dans ce document comme faisant clairement défaut.

"Si ces agissements étaient avérés, ce serait inacceptable et la réponse devrait être d'une juste et réelle sévérité", a déclaré le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier, à franceinfo.  

En plus de l'enquête judiciaire, une enquête interne de l'administration est ouverte, également confiée à l'IGPN, pour établir si il y a ou non eu atteinte à la probité.

"Toujours bien noté", selon son avocat

L'avocat du commandant, Me Jean-Christophe Yaèche, précise à franceinfo que son client ne peut commenter ces soupçons, découvrant seulement l'existence de l'enquête préliminaire - en ignorant donc les détails - et étant tenu au devoir de réserve comme tout policier. Son client "n'a jamais eu de problème dans ses fonctions, a toujours été bien noté par sa hiérarchie et même décoré de l'ordre du mérite", ajoute Jean-Christophe Yaèche. Le gradé est actuellement en arrête maladie depuis plusieurs mois. L’enquête ne fait que commencer et pourra durer plusieurs mois.
 

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