L’usine vieille de 400 ans fournissait des billets de banque pour 120 pays, ainsi que du papier sécurisé pour les cartes grises, les passeports ou encore les permis de conduire.
50 000€ d'indemnités pour chaque départ
Par leur mobilisation coup de poing, les salariés espèrent faire réagir l’Etat, pour obtenir un plan social. « Nous sommes les seuls en France à fabriquer ce papier pour les cartes grises, et les préfectures vont être en pénurie d'ici deux mois », argue Patrice Schaafs, délégué syndical CGT. Les salariés licenciés réclament 50 000€ d’indemnités pour chaque départ.Huit mois plus tôt, le papetier français Sequana, dont l’Etat était actionnaire à hauteur de 15%, avait cédé l’entreprise à un fonds d’investissement germano-suisse, Blue Motion Technologies Holding. Mais ce dernier n’a jamais réalisé les investissements qu’il avait promis, laissant ainsi des centaines de salariés sur le carreau.
L'Etat sommé d'intervenir
Anne Chain-Larché, sénatrice Les Républicains, a écrit lundi à Emmanuel Macron pour lui demander « d’intervenir personnellement » pour « sauver l’entreprise ». Dans sa lettre, elle enjoint le président « d’examiner la piste de création d’un établissement public à caractère industriel et commercial (EPCI) », en raison notamment de « la mainmise totale de l’Etat sur la production de tous ses documents officiels ».Mardi, la CFDT a quant à elle appelé l’Etat à « tout mettre en œuvre » pour trouver une « solution » de reprise pour les sites papetiers menacés d’ArjoWiggins, quatre usines au total dans toute la France avec celle de Jouy-sur-Morin. Les repreneurs intéressés ont jusqu’au 4 février pour déposer des offres de reprise.
Un reportage de Farid Benbekaï et Philippe Aliès pour France 3 Paris Île-de-France
durée de la vidéo: 01 min 50
Le blocage de la papeterie de Jouy-sur-Morin se poursuit
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©France 3 Paris Île-de-France