ArjoWiggins : les salariés brûlent des stocks de cartes grises pour interpeller l’Etat

Les quelque 240 salariés de l’usine ArjoWiggins Security de Jouy-sur-Morin (Seine-et-Marne), menacés de licenciement, brûlent les stocks de cartes grises depuis samedi dernier. Ils espèrent ainsi faire pression sur l’Etat pour obtenir un plan social.

Pour les salariés de la papeterie ArjoWiggins Security de Jouy-sur-Morin (Seine-et-Marne), le compte-à-rebours va bientôt sonner. Le site doit fermer mercredi, suite à la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce de Nanterre le 16 janvier dernier.Depuis qu’ils ont appris la décision, les salariés de l’usine occupent le site jour et nuit. Samedi dernier, ils ont renforcé leur action en commençant à brûler des stocks de cartes grises : une bobine de 200kg toutes les douze heures. Mercredi matin, quelques heures avant la fermeture définitive de l'usine, ce sont les passeports et chèques de banque qui ont commencé à partir en fumée.

L’usine vieille de 400 ans fournissait des billets de banque pour 120 pays, ainsi que du papier sécurisé pour les cartes grises, les passeports ou encore les permis de conduire.
 

50 000€ d'indemnités pour chaque départ

Par leur mobilisation coup de poing, les salariés espèrent faire réagir l’Etat, pour obtenir un plan social. « Nous sommes les seuls en France à fabriquer ce papier pour les cartes grises, et les préfectures vont être en pénurie d'ici deux mois », argue Patrice Schaafs, délégué syndical CGT. Les salariés licenciés réclament 50 000€ d’indemnités pour chaque départ.

Huit mois plus tôt, le papetier français Sequana, dont l’Etat était actionnaire à hauteur de 15%, avait cédé l’entreprise à un fonds d’investissement germano-suisse, Blue Motion Technologies Holding. Mais ce dernier n’a jamais réalisé les investissements qu’il avait promis, laissant ainsi des centaines de salariés sur le carreau.
 

L'Etat sommé d'intervenir

Anne Chain-Larché, sénatrice Les Républicains, a écrit lundi à Emmanuel Macron pour lui demander « d’intervenir personnellement » pour « sauver l’entreprise ». Dans sa lettre, elle enjoint le président « d’examiner la piste de création d’un établissement public à caractère industriel et commercial (EPCI) », en raison notamment de « la mainmise totale de l’Etat sur la production de tous ses documents officiels ».

Mardi, la CFDT a quant à elle appelé l’Etat à « tout mettre en œuvre » pour trouver une « solution » de reprise pour les sites papetiers menacés d’ArjoWiggins, quatre usines au total dans toute la France avec celle de Jouy-sur-Morin. Les repreneurs intéressés ont jusqu’au 4 février pour déposer des offres de reprise.


Un reportage de Farid Benbekaï et Philippe Aliès pour France 3 Paris Île-de-France
durée de la vidéo : 00h01mn50s
Intervenants : - Patrick Schaafs, délégué syndical CGT - Hélène Dubach, salariée de ArjoWiggins - Laurence Picard, commerçante ©France 3 Paris ÃŽle-de-France

 
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