Plus de deux mois après la crue, des villages de la Seine-et-Marne ont toujours les pieds dans l'eau. Une situation qui impacte particulièrement les agriculteurs qui ont l'impression de servir de tampon pour protéger Paris de l'eau.
Au sortir du village, l'eau ne s'est jamais vraiment retirée. Le constat est le même dans la plupart des jardins. Pourtant habitué aux inondations, Xavier Gaborit, un riverain, n'avait jamais vu cela. Ce n'est que récemment que le niveau a baissé autour de sa maison : "La route qui va à Villiers-sur-Seine est bloquée depuis 3 mois."
Depuis le 30 janvier, jour où la scène a atteint son niveau maximum, les riverains n'ont eu le droit qu'à deux journées au sec. "Cela fait 20 ans que je suis ici et je n'ai jamais connu une phénomène aussi long et aussi haut", explique le riverain.
Lorsque l'on quitte la commune, les terres agricoles ressemblent désormais à un aquarium. D'ordinaire, Cédric Saudry y cultive du colza. "Il n'y a plus de moisson. Cela ne peut pas être sauvé parce qu'avec la monté de la Seine, on n'a pas pu intervenir en temps et en heure donc pour l'instant cela végète."
Protéger Paris
Selon les agriculteurs, la pluie de ces derniers jours n'en est certainement pas la cause. Il faut faire un saut 80 km en amont au lac d'Orient. Immense retenue d'eau artificielle conçue pour protéger Paris. Mais lorsque son niveau est saturé, il faut ouvrir les vannes ce qui a pour effet d'inonder nombres de villages en aval.
Cédric Saudry en est à sa sixième depuis 2013 : "Nous sommes sur un zone tampon pour protéger la ville de Paris et la Petite couronne. Et il faudrait que nos politiques prennent en compte qu'aujourd'hui les agriculteurs sont pris à la gorge financièrement et ne peuvent pas seuls subir de tels impacts".
Car dans le département, 50 exploitations, 2.200 hectares de terres céréalières sont impactées. Côté habitants, tous ont l'impression de servir d'obstacle pour protéger Paris.