Un animal a été mortellement percuté par une voiture ce mercredi en forêt de Fontainebleau. Plusieurs associations de protection et de surveillance du loup estiment que des éléments morphologiques et démographiques montrent qu'il pourrait s'agir d'un loup gris.
Ce mercredi, un grand canidé a été percuté par un véhicule à Fontainebleau. L'animal a été tué suite à la collision. Dans un communiqué, la préfecture de Seine-et-Marne indique que les premières investigations "peuvent laisser penser qu'il s'agit d'un loup gris".
Les analyses pour déterminer l'espèce de l'animal ont été confiées à l'Office français de la Biodiversité qui assure qu'elles "pourraient prendre plusieurs semaines". Pour les associations de protection et de surveillance du loup, la présence de l'animal dans la région n'aurait rien d'étonnant.
Des éléments morphologiques propres au loup gris
Selon Jean-Luc Valérie, membre de l'Observatoire du Loup qui recense la population de l'espèce en France, des "éléments morphologiques prouvent" que l'animal en question est un loup gris. Sur la photo du canidé publiée par nos confrères de la République de Seine-et-Marne, il a pu constater "des oreilles arrondies, une queue écourtée et un masque labial qui correspondent aux caractéristiques de l'espèce".
De son côté, Olivier Gruder, vice-président du collectif Ferus qui veille à la préservation du grand canidé reconnaît également que ces particularités physiques corroborent avec celle du carnivore. Il nuance cependant ses propos en expliquant que "ce sont des traits qui ne lui sont pas exclusifs. On peut les retrouver chez le chien tchécoslovaque et le chien-loup de Sarloos."
Des loups en Île-de-France depuis plusieurs années
Les deux associations s'accordent. Plusieurs loups solitaires, et non pas en meute, ont été observés sur le territoire francilien ces dernières années. L'Observatoire du Loup aurait recensé une dizaine de passages du quadrupède en Seine-et-Marne depuis 5 ans, notamment près de Provins. "Un autre individu de la même espèce avait été repéré à Villiers-en-Bière, également en Seine-et-Marne en février dernier."
"L'Île-de-France fait partie des points de passage des jeunes loups qui quittent leur meute et arrivent seuls des massifs alpins pour trouver un nouveau territoire", précise Olivier Gruder au sujet de leurs migrations en France.
"Les promeneurs peuvent se balader tranquillement"
La présence probable d'un loup en forêt de Fontainebleau "ne doit pas inquiéter la population", explique Olivier Gruder. Il indique que "les promeneurs peuvent se balader tranquillement, car le loup n'attaque jamais l'homme. Les loups ne cherchent pas le contact avec les êtres humains. Ils en ont peur" (...) "Le loup a une image négative dans l'imaginaire collectif, car beaucoup de gens gardent en tête l'image du Grand Méchant Loup véhiculée dans les contes."
Pour lui, la présence de loups dans la région serait "une bonne nouvelle, car ils permettraient de réguler la population d'autres espèces. Cet amoureux de l'espèce appelle néanmoins à la prudence en rappelant que "seuls les tests ADN permettront d'établir avec certitude s'il s'agit d'un loup gris".
Un bilan publié par l'Office National de la Biodiversité en mars dernier estime qu'il y a environ 620 loups en France répartis dans 128 meutes.