Plusieurs écoles d'Aubervillers (Seine-Saint-Denis) n'ont pas ouvert leurs grilles ce jeudi. Les enseignants protestent contre le passage aux quatre jours et demi. Ils réclament la suspension pure et simple de la réforme. Le gouvernement promet des renforts.
Comme d'autres municipalités aux alentours, la ville d'Aubervillers a choisi d'appliquer la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013 mais un mois après la reprise, la nouvelle organisation ne passe pas. Les enseignants protestent et demandent sa suspension.
La mairie et les grévistes avaient annoncé en matinée un total de 21 établissements fermés, mais le rectorat a précisé que seules 13 écoles étaient closes "à 100%" et 8 "fortement perturbées". Au total, 72% des enseignants d'Aubervilliers étaient en grève, a précisé le rectorat, tandis que les syndicats avançaient le chiffre d'au moins 90% de grévistes.
Un service d'accueil d'urgence a été prévu dans l'une des écoles de la ville pour les enfants qui ne peuvent pas être gardés.
Manque de moyens et d'organisation, élèves fatigués et désorientés, les problèmes rencontrés par les enseignants sont multiples.
Une centaine de professeurs et parents d'élèves se sont rassemblés devant la mairie. Le maire socialiste Jacques Salvator a ensuite reçu une cinquantaine de manifestants, qui ont demandé "l'abrogation" ou la "suspension" de la réforme. "C'est une loi de la République, ce n'est pas une invention ou un caprice du maire d'Aubervilliers", a rétorqué l'édile. "Nous avons conscience que le dispositif n'est pas complètement en place. Laissez nous un peu de temps!", a-t-il demandé.
Au lendemain de la réunion sur la réforme des rythmes scolaires qui s'est tenue mercredi à l'Elysée, le gouvernement a promis jeudi des "renforts" pour la sa mise en place dans les écoles d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Interrogé en marge d'un déplacement à Caen, le ministre de l'Education nationale
Vincent Peillon a estimé que la "qualité des activités proposées" par le maire d'Aubervilliers n'était "pas en question". "C'est le nombre d'enfants qui sont
venus s'inscrire" à ces activités périscolaires "qui déborde la capacité des services locaux", a-t-il ajouté.
"L'idée est bien que nous mobilisions tout ce dont nous disposons de moyens humains à l'Education nationale pour aider Aubervilliers à sortir de ce moment et à réussir la réforme des rythmes", a affirmé le ministre.
>> Voir le reportage d'Alexandra Elkaïm et Didier Morel