Vingt-quatre personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis où des incidents ont éclaté pour la troisième nuit consécutive après l'interpellation jeudi d'un jeune homme gravement blessé à coups de matraque.
Quelques heures après une marche sans incident d'habitants réclamant "justice" pour Théo, le jeune homme blessé par la police à Aulnay-sous-Bois, de nouveaux incidents ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi.
24 personnes ont été interpellées, dans la nuit de lundi à mardi
Selon un bilan provisoire, une dizaine de véhicules ont été incendiés ainsi que plusieurs poubelles, a indiqué une source policière. Des tentatives d'incendie contre deux restaurants ont aussi été recensées. Le feu a été rapidement éteint par les pompiers, mais ces deux établissements sont "abîmés". De plus parmi les 24 pesonnes interpellées certaines sont soupçonnées d""attroupements armés" a précisé cette source.► Le journaliste, Remy Buisine, relate sur Twitter les événements de la nuit à Aulnay
#Aulnay - Des tensions en cours ce soir à #AulnaySousBois. Grosse présence des forces de l'ordre et plusieurs départs de feux. pic.twitter.com/wVjdbqxPzJ
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 6 février 2017
Les incidents ont éclaté vers 22 heures et se sont poursuivis une partie de la nuit dans la cité des 3.000, où Théo un jeune homme de 22 ans a été gravement blessé à coups de matraque jeudi 2 février lors d'une interpellation violente.
#Aulnay - Le KFC de #AulnaySousBois pris pour cible avec des coktails molotov. pic.twitter.com/45ywsVRgQk
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 7 février 2017
Théo témoigne sur son interpellation, des habitants réclament "justice"
Au lendemain de la mise en examen d'un policier pour viol et de trois de ses collègues pour violences volontaires en réunion, le jeune homme de 22 ans a raconté dans un enregistrement audio enregistré par son avocat et diffusé par BFMTV sa version de cette interpellation, filmée par la vidéosurveillance de la police municipale et des témoins.La victime, toujours hospitalisée en raison de graves blessures au niveau de la zone rectale, s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Il dit s'être retrouvé par hasard au milieu d'un contrôle d'identité. "Je me mets contre le mur, tranquillement, et là un des policiers vient et m'assène un coup", a relaté le jeune homme. "Je l'ai vu avec sa matraque: il me l'a enfoncée dans les fesses, volontairement. Je suis tombé sur le ventre, j'avais plus de force".
Il évoque ensuite les "coups", les parties intimes "matraquées", les crachats et les insultes ("négro", "bamboula", "salope"). Jusqu'à son arrivée dans les locaux de la police où un fonctionnaire aurait lancé: "je pense qu'il faut l'amener se faire opérer, c'est grave".
Pour la troisième soir consécutif, des incidents ont eu lieu dans la nuit
Depuis l'interpellation du jeudi 2 février, la tension est forte dans cette cité de Seine-Saint-Denis. Pour le troisième soir consécutif, des incidents ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi. Selon un premier bilan établi peu après minuit, trois véhicules et quelques poubelles ont été incendiés et "plusieurs" personnes ont été interpellées, a indiqué une source policière.Un hélicoptère et un dispositif policier "renforcé" étaient déployés sur place. La veille, cinq jeunes ont été placés en garde à vue après des tirs de mortier artisanal, soupçonnés de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique et outrages.