Depuis plusieurs années, les dépôts sauvages effectués par les petites entreprises et les particuliers envahissent la ville de Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Il y a un an et demi, la municipalité a créé une brigade pour lutter contre ce phénomène. Les premiers résultats sont là.
Des gravats, des cartons et des planches entassées sur les bords des routes. Ce type de scène était devenu courant à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Pour lutter contre ces incivilités, la municipalité a créé en 2015 une brigade propreté constituée de onze agents. Caméras de surveillance à l'appui, ils traquent les pollueurs d'un jour ou récidivistes. En 2016, 1224 procès-verbaux ont ainsi été dressés pour cause de dépôt sauvage.
► VIDEO. Reportage d'Emmanuelle Hunzinger et Mathieu Caillaud.
Si l'on en croit les premiers chiffres, l'effet est dissuasif. "Il y avait plus de 200 tas sur la commune en 2015, souligne Claude Chica, responsable de la brigade, son bilan à la main. Depuis, on a pu réduire à 54 tas, début 2017."
Des millions d'euros en jeu
Ces accumulations d'immondices sont le fait de petites entreprises ou de particuliers, qui préfèrent déverser leurs ordures sur la voie publique plutôt que de payer les frais inhérents au dépôt en déchetterie. "Un petit artisan qui vide sur le trottoir va gagner environ 80 euros par acte", souligne Francis Dubrac, du Medef 93.
Cumulées, ces petits profits atteignent des sommes importantes, qui deviennent un coût pour la collectivité. "Toutes les villes payent plusieurs millions d'euros à cause de sales types qui passent leur temps à déverser des déchets dans nos rues", fulmine Patrice Bessac, maire PCF de Montreuil. En 2015, la ville estime que les dépôts sauvages lui ont coûté près d'1 500 000 €.