Rendez-vous ce week-end en Seine-Saint-Denis dans des lieux qui font communier ville et campagne.
Le patrimoine de la Seine-Saint-Denis, aux portes de Paris. Le département offre un voyage à travers l'histoire contemporaine, de Napoléon III jusqu'au XXe siècle, en passant par la Troisième République et la révolution industrielle. Un mélange parfait entre culture, modernisme et nature.
L'ancienne manufacture de la poudrerie de Sevran
Un parc de 140 hectares où les enfants deviennent de vrais détectives ! Entre Sevran, Livry-Gargan-Vaujours et Villepinte le parc accueille de jeunes enquêteurs en herbe qui doivent résoudre une énigme basée sur une réalité historique. "Un poudrier a fait l’erreur de rentrer avec sa lanterne à huile car il avait oublier quelque chose sur place. Il a créé une vraie explosion". Après l’incident, le directeur de la poudrerie a alors fait le choix d’installer l’électricité.La manufacture a été construite sous Napoléon III au Second Empire. Le bâtiment ne cessera de s’agrandir. Sous la Troisième République, toutes les poudreries de France grandissent, dont celle de Sevran pour atteindre 140 hectares et 300 bâtiments. 30 existent encore aujourd’hui.
Sous la halle de Villepinte, vous découvrirez les casiers qui permettaient de transporter la poudre. Le bâtiment a été sélectionné en 2018 dans le cadre du Loto du Patrimoine. 200 000 euros ont été obtenus grâce à l’initiative pour donner de nouveaux usages à la structure. Une somme encore insuffisante pour réhabiliter l’ensemble des bâtiments. "L’idée c’est plutôt de faire un activité de plein air, de sportif".
La cité-jardin du Pré-Saint-Gervais
Une impression d’être imprégné en pleine nature ? Eh bien non ! Nous sommes aux portes de Paris. Dans un square du Pré-Saint-Gervais, c’est un véritable lien qui existe entre la ville et la campagne.Le quartier a été construit entre 1921 et 1933 afin de fournir un cadre agréable aux populations ouvrières et aux classes moyennes au plein milieu de la crise du logement en France. Le square Pré-Saint-Gervais est l’héritier du concept de cité-jardin, fondé par Ebenezer Howard à la fin du XIXe. "L’idée c’était de prendre le meilleur de la ville, et le meilleur de la campagne pour faire une ville-campagne".
La cité-jardin du Pré-Saint-Germain a été construite sur d’anciens déblais de la ligne 7 du métro. Résultat, l’espace est particulièrement vallonné. "Ca a contraint le plan général. Sur certaines parties, nous n’avons que des maisons pavillonnaires qui n’ont pas besoin de fondations, ou très peu". Depuis 1986, la cité-jardin est inscrite au site pittoresque. Un espace qui accueille toujours des logements sociaux, comme à son origine.
Des peintres et créateurs s’installent aussi au Pré-Saint-Gervais. "J’ai vu le quartier évoluer, confie l’un d’entre eux. Les commerces ne tiennent pas longtemps, et toutes ces boutiques se sont transformées en ateliers d’artistes". Un espace qui permet l’échange, la communication et l’inspiration pour tous ces créateurs. "On se connait tous, parfois on expose ensemble. On fait partie d’une confrérie".
La journées européennes du patrimoine permettent de découvrir le Pré-Saint-Gervais et sa cité-jardin. Une exposition des cité-jardin en Ile-de-France permet d’en retracer également l’histoire.
La Bourse Départementale du Travail de Bobigny
C’est un lieu où siègent les syndicats, et où de nombreuses conférences et réunions se tiennent, mais pas seulement. C’est aussi un monument historique dessiné par l’architecte brésilien à la reconnaissance internationale, Oscar Niemeyer. C’est dans son pays natal qu’il commence à dessiner ses premiers plans. Mais en 1964, un coup d’état militaire éclate et le pousse à l’exil. Oscar Niemeyer est alors accueilli en France. L’architecte sera soutenu par le Parti Communiste Français dont il réalisera le siège. "Il a de nombreuses autres commandes, d’autres projets. La Bourse Départementale du Travail ici à Bobigny et l’ancien siège du journal L’Humanité à Saint-Denis", décrit une spécialiste. Trois réalisations protégées au titre de monument historique.Oscar Niemeyer va œuvrer pour introduire des courbes qui font écho aux courbes des paysages, dans les montagnes, les rivières ou les corps féminins. L’architecte jouera tout au long de sa carrière sur les contrastes entre des formes rigides, droites, et des formes plus courbées.
Par ces formes, le créateur guide le visiteur à travers des couloirs, des espaces réduits, notamment vers l’auditorium. Une pièce aux volumes imposants, sans angle droit et à l’acoustique singulière. "Dans le cadre d’échange, la voix parvient très bien à l’orateur, la voix de l’orateur parvient très bien au spectateur".