La société Avon France, filiale du géant américain des cosmétiques Avon Products et spécialisée dans la vente à domicile, a demandé mardi 28 janvier, son placement en redressement judiciaire
La filiale française "a demandé son placement en redressement judiciaire" devant le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), arguant que l'entreprise perdait de l'argent, à hauteur de 3,2 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 20,8 millions d'euros en 2012, et que le groupe n'avait plus les moyens de la refinancer.
La décision a été mise en délibéré et doit être rendue jeudi 30 janvier, a précisé la secrétaire du comité d'entreprise Nadine Engrand. "On a réussi à se battre, à ralentir la procédure", se félicite Mme Engrand, qui redoutait une mise en liquidation pure et simple.
"Les salariés sont motivés pour continuer l'activité", ajoute-t-elle, souhaitant qu'un repreneur soit trouvé mais redoutant des coupes "drastiques" dans les emplois.
Avon France emploie 127 salariés du groupe et des milliers de vendeuses indépendantes à domicile. Les 127 salariés, dont de nombreuses femmes, travaillent au siège français de Villepinte. La société est spécialisée dans la distribution de cosmétiques via plus de 7.000 ambassadrices, qui ont le statut de vendeuses à domicile indépendantes et non de salariées. Ces femmes achètent et revendent les produits avec une marge lors de réunions à domicile sur le modèle des "réunions Tupperware". Seule une minorité d'entre elles, quelques dizaines au maximum, peut vivre de cette activité en gagnant plus de 1.000 euros par mois grâce aux ventes.
Le groupe américain Avon, fondé en 1886, est un des leaders mondiaux de la vente directe, présent dans plus de 100 pays avec plus de 6 millions d'ambassadeurs et ambassadrices qui vendent des cosmétiques, mais aussi des accessoires de mode et pour la maison. Il affiche un chiffre d'affaires annuel de 11 milliards de dollars.