Le verdict est tombé mercredi soir: acquittement pour les trois policiers poursuivis pour violences. Les assises de Seine-Saint-Denis ont reconnu la "légitime défense" lors de l'interpellation qui avait dégénéré à Villemonble en 2013. Une mère de famille avait été blessée par un tir de grenade.
que, dans cette action, ce qu'ils avaient fait était légitime", a déclaré à la sortie de la cour d'assises de Bobigny Me Merchat, avocat et ancien policier. Satisfaction donc du côté des fonctionnaires de police qui étaient poursuivis pour violences, ils ont été acquittés mercredi soir.
Le 25 juin 2013 à Villemonble, les policiers avaient interpellé un jeune homme de 20 ans, ils pensaient qu'il fuyait après un rodéo à moto. Mais le jeune homme n'était pas cleui qu'ils croyaient. Son frère avait tenté de s'opposer à l'interpellation et la situation avait dégénéré. Leur mère alertée s'était alors approchée. Les policiers avaient répliqué aux jets de projectiles des jeunes par des tirs de lacrymogènes. C'est lors de l'usage d une grenade de désencerclement que la mère de famille a perdu son oeil gauche.
Dans son arrêt, la cour a reconnu que la blessure de cette femme de 58 ans était bien imputable au jet de grenade du policier, mais, qu'ayant agi en état de légitime défense, il ne pouvait pas être condamné. Légitime défense aussi pour les deux fonctionnaires poursuivis pour des violences sur les deux frères. Des peines de trois et six mois de prison avec sursis, assorties d'une interdiction professionnelle, avaient été requises contre eux.
"Ni regret, ni excuses des policiers"
Pour Philippe-Henry Honegger, l'avocat de la famille, la décision des jurés s'explique par "un durcissement de l'opinion publique". Selon lui, "ils donnent un blanc-seing aux policiers pour commettre ce genre de faits, qui sont des violences disproportionnées".
Au terme d'une semaine d'audience, la famille a regretté n'avoir entendu ni "regret", ni "excuse", de la part des policiers. "Nous, on a toujours respecté la police, parce que c'est un métier très noble, mais comment faire si ce métier noble ne reconnaît pas ses erreurs ?", a lancé le frère relaxé.