Multiplication des messes, réservations ou fermeture totale : les cultes face à la jauge des 30 personnes

Le gouvernement a autorisé les lieux de cultes à accueillir des fidèles mais en limitant leur nombre à 30 lors des offices religieux. Pour y faire face, certains lieux mettent en place des dispositifs originaux, d'autres préfèrent rester fermé.

La règle est claire, c'est la même pour tous les lieux de culte : ils sont autorisés à rouvrir mais avec une jauge de 30 personnes, quelle que soit la taille de l'endroit recevant du public. C'est bien ce que reproche Jean-Benoît Harel, membre du collectif "Pour la messe".

"Si vous allez à Saint-Sulpice, mettre 30 personnes cela représente une personne pour 80 m². Mais dans une petite chapelle, il est possible que 30 personnes face dépasser les 4 m² par personne. Il faut quelque chose d'intelligent, comme ce qui a été fait pour les petits commerces, et non pas une mesure rigide, stricte et uniforme", pense-t-il.

Alors chacun tente de s'adapter. A la paroisse de Villepinte (Seine-Saint-Denis), la solution pour que tous puisse participer aux offices est de faire une messe toutes les demi-heures. "Ceux qui viennent à 10h, si le seuil est dépassé viennent à 10h30. Il y a également les salles paroissiales qui seront en mesure d'accueillir d'autres personnes et il y a les retransmissions", explique le vicaire Patrick Rabarison.
 

Le Conseil d'État remet au cause la jauge

Mais certains protestent ardemment contre cette jauge de 30 personnes. Dans un communiqué, Mgr Eric Aumonier, évêque de Versailles, explique que "L’Église ne peut s’engager dans une sélection de fidèles 'autorisés' à participer à la messe." Ajoutant "faire confiance aux curés pour apprécier la situation de leur paroisse", et à appliquer le principe de "4m² par personne" jusqu'à "un tiers de la capacité habituelle d'accueil des églises".

Il fait partie des personnes ayant déposées un référé liberté au Conseil d'État pour contester la mesure et obtenu gain de cause. Dans une décision rendue ce dimanche, la plus haute juridiction administrative française a demandé à l'État de revoir dans les trois jours son décret.

"Il est enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de trois jours (...) les dispositions (du décret limitant le nombre de fidèles à 30) en prenant les mesures strictement proportionnées d'encadrement des rassemblements et réunions dans les établissements de culte", détaillent-ils.  

Éviter les prières de rue

Du côté des responsables musulmans franciliens, la majorité semble avoir choisi de fermer totalement les mosquées. Dans un communiqué, celle de Montreuil (Seine-Saint-Denis) explique qu' "indépendamment de la surface des lieux de culte, cette limitation du nombre trop restrictive risquerait fort d’être source de tensions et d’animosité entre les fidèles pour accomplir les cinq prières quotidiennes."

Par ailleurs, une autre crainte de ces responsables est d'éviter de voir des centaines de fidèles affluer qui, empêchés d'entrer, fassent des prières dans la rue. Cette décision de fermeture a donc été prise en "concertation avec plusieurs mosquées en Île-de-France" ajoutant que la réouverture ne se ferait pas avant le 15 décembre prochain. Enfin, à la synagogue de Drancy (Seine-Saint-Denis), fréquentée par 2 000 à 3 000 personnes selon les chiffres du rabbin Haïm Ammar, un autre système a été mis en place : la réservation par texto.

Un système qui pourrait rester en place même si le gouvernement met en place une nouvelle jauge dans les jours à venir.
 
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