L'arrivée prochaine de quarante réfugiés à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis fait débat. Le maire s'est opposé lundi aux travaux pour convertir une ancienne PMI en centre d'hébergement, pourtant propriété du conseil départemental et réquisitionnée par l'État.
A leur arrivée lundi matin dans cette commune de l'est de la banlieue parisienne, des ouvriers en charge de travaux d'aménagement d'un local choisi pour accueillir des réfugiés syriens en provenance d'Allemagne ont trouvé des scellés et des policiers municipaux devant le bâtiment. "Le maire est opposé aux travaux. Pourtant, une association a été mandatée pour préparer le lieu, l'aménager et gérer l'accueil de réfugiés", a expliqué à l'AFP le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
Cette ancienne PMI (protection maternelle et infantile) de 200 mètres-carré, fermée depuis environ un an, est la propriété du département et doit servir à "la mise à l'abri pour quelques semaines ou quelques mois d'une quarantaine de personnes", selon Stéphane Troussel. "Ce maire, qui verse des larmes de crocodiles en parlant de la situation des réfugiés, ne passe pas aux actes", a-t-il déploré. "Pour éviter leur venue, il fait quasiment commettre une voie de fait aux policiers municipaux et se met hors-la-loi."
"Une entrave d'un arrêté préfectoral par la force"
Contactée, la préfecture de Seine-Saint-Denis a regretté "une entrave d'un arrêté préfectoral par la force", qu'elle a fait "constater par huissier". "Le maire dit qu'il a pris un arrêté municipal mais ça n'a aucune valeur. Premièrement, le lieu ne lui appartient pas, deuxièmement, il ne respecte pas une volonté de l'État", a fait valoir le préfet délégué pour l'égalité des chances, Didier Leschi."Fâché", l'édile UDI, Laurent Rivoire, a renvoyé la balle à l'État et au département, disant avoir "la copropriété du bâtiment". "Les étages appartiennent à Noisy-le-Sec Habitat et le rez-de-chaussée au conseil départemental. Il aurait fallu une autorisation de la copro avant les travaux car il s'agit de locaux à usage professionnel. On ne peut pas les transformer en lieu d'habitation comme ça", a-t-il affirmé à l'AFP.