Environ 300 personnes ont été évacuées ce mercredi matin d'un campement à Pantin en Seine-Saint-Denis. Ils vont être mis à l'abri dans différents centres d'hébergement de la région.
Une opération d'évacuation par les forces de l'ordre a eu lieu ce mercredi dès 6 heures du matin. Entre 250 et 300 migrants, essentiellement des Afghans se sont installés depuis près de 4 mois square du Cheval Noir sur la commune de Pantin. Quelques familles avec enfants étaient également présentes dans ce jardin public.
"L'évacuation est lente mais se passe bien", estime Philippe Caro, bénévole de l'association Solidarité Migrants Wilson. Il regrette néanmoins que la police leur refuse le droit de récupérer le matériel donné aux migrants : "Sous prétexte de raisons sanitaires, les forces de l'ordre ne nous permettent pas de reprendre les tentes et les couvertures apportées aux exilés. Nous savons les traiter dans les laveries industrielles. Ce sont des dons, et nous souhaitons les récupérer."
Pierre Mathurin, coordinateur de l'association d'aide aux migrants Utopia 56 a également dénoncé l'interdiction pour les bénévoles de récupérer le matériel sur place.
Selon Philippe Caro, les personnes évacuées dans des bus vont être envoyées vers des centres d'hébergement en Île-de-France et peut-être en province. Leurs destinations exactes ne sont pas connues
"Un traitement équitables pour tous les réfugiés"
L'opération de mise à l'abri, débutée tôt le matin, s'est déroulée sans encombre et est désormais terminée, a déclaré à la mi-journée la préfecture de la Seine-Saint-Denis, qui la menait conjointement avec la préfecture de la région d'Ile-de-France.
Fin mars, plusieurs collectifs ou associations d'aide aux migrants et demandeurs d'asile comme la Fondation Abbé Pierre, Emmaüs France ou Pantin Solidaire ont appelé à la mise à l'abri de toutes les personnes à la rue : "Les dispositifs mis en place pour accueillir les personnes fuyant la guerre en Ukraine témoignent de la possibilité d’offrir un accueil digne pour toutes et tous. Des mesures immédiates et durables doivent être prises dans le respect des engagements internationaux de la France, en faveur de toutes les personnes qui demandent une protection, et ce de manière inconditionnelle", pouvait-on lire dans un communiqué commun.
"Ce qui est fait pour les Ukrainiens est très bien mais nous appelons à des conditions de vie décentes pour tout le monde sans traitement différencié", souligne Philippe Caro, de Solidarité Migrants Wilson.