Les forces de l’ordre ont organisé ce mardi matin l’évacuation de 3000 migrants, à Saint-Denis. Notre équipe de reporters n’a pas pu accéder à l’intérieur du campement au cours de l’opération, encadrée par un impressionnant dispositif policier.

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L’opération a débuté tôt ce mardi matin, vers 7h. Les forces de l’ordre ont évacué un camp situé sous une bretelle d'autoroute à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à proximité du Stade de France.

"Un campement illicite de 2000 personnes vivant dans des conditions sanitaires déplorables", selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Cette opération de "démantèlement" et de "mise à l'abri des occupants" a été menée conjointement par la préfecture de police de Paris, la préfecture de la Seine-Saint-Denis et la préfecture de Région Île-de-France. "Les occupants seront mis à l'abri, pour garantir la sécurité et la salubrité de tous, notamment face à la Covid-19", d’après la préfecture du 93. Les forces de l’ordre étaient présentes dès 4h du matin, pour boucler le secteur en amont. Notre équipe de reporters - équipée d'une caméra - n’a pas pu accéder à l’intérieur du campement au cours de l’opération, encadrée par un impressionnant dispositif policier, rendant ainsi impossible le tournage d'images.Au cours de l’évacuation du campement, situé sur l'esplanade de l’Écluse, des feux ont été allumés, provoquant d’importantes fumées sous l’autoroute A1.

"Les feux ont été traités rapidement"

Contactée, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris indique qu’il ne s’agissait pas d’incendies de grande ampleur : "Sur ce genre d’opérations menées par la préfecture de police, les moyens sont déjà positionnés à l’avance, les feux ont été traités rapidement."
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, comme le raconte Philippe Caro de l’association Solidarité Migrants Wilson : "La police a gazé les réfugiés. J'ai rarement vu une pareille pagaille lors d'une évacuation."
Dans un communiqué, une trentaine d'associations et de collectifs, dont la Cimade, le Secours catholique ou encore Solidarité Migrants Wilson, ont dénoncé "un cycle sans fin et destructeur" : "Depuis cinq ans, les évacuations se sont répétées, malgré les dysfonctionnements du système d'hébergement qui les accompagne (...). Aujourd'hui, les autorités continuent d'organiser ces opérations alors que les 65 précédentes ont prouvé qu'elles étaient inefficaces, et que leur seul effet était de disperser les personnes."

Une vie "impossible" sur le campement

Sur place, 3000 migrants s'étaient progressivement installés depuis août. De nombreux migrants afghans vivaient dans le camp, avec d’autres migrants venant par ailleurs du Soudan ou encore d’Ethiopie. Parmi les personnes vivant sur le campement, on comptait 400 familles et des enfants en bas âge.
Murtaza Ramiz, un migrant de 20 ans rencontré par France 3 Paris IDF, explique que la vie sur le camp était "impossible" en raison des conditions insalubres, et que deux mois sur place étaient "déjà trop longs". Selon Le Parisien, un homme est décédé début novembre dans le campement, de façon inexpliquée.

Suite à cette opération, les migrants – qui ont rejoint les 70 bus acheminés par les autorités – doivent être redirigés vers différents centres d’accueil et gymnases d’Île-de-France, pour un hébergement temporaire. 26 sites sont prévus au total.

Selon une enquête menée par plusieurs associations, 75 % des personnes évacuées se retrouvent rapidement à nouveau à la rue, parfois le soir même.
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