La famille d'Ange Dibenesha se pose de nombreuses questions sur sa mort, samedi 30 mars. Elle n'avait pas été prévenue de son interpellation et de son hospitalisation. Selon la Préfecture de police, il a "ingéré une substance non identifiée" et "été pris de convulsions" pendant un contrôle routier.
Ange Dibenesha a-t-il été victime d'une bavure policière ? De nombreux internautes s'indignent de la mort de ce jeune homme originaire du Raincy (Seine-Saint-Denis), selon les informations de France Bleu, et âgé de 31 ans, et relaient le hashtag #JusticePourAnge. Il a été contrôlé au niveau du "boulevard périphérique intérieur au niveau de la porte d’Italie" jeudi 28 mars vers 1h50 du matin et transféré à l'hôpital de la Salpêtrière (Paris XIIIe) dans la foulée.
Dans une vidéo publiée sur Twitter, la mère du jeune homme explique : "aidez-moi à comprendre. J'ai mon fils qui est à la Salpêtrière." Une vidéo retirée de l'article, conformément à la demande de la famille.
C’est une maman qui demandait simplement des réponses sur les circonstances qui ont amené son fils à l’hopital, nous avons relayé son appel.
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 31 mars 2019
Je crois qu’elle en a partie eue, quoi qu’il en soit, aujourd’hui la famille ne veut plus que la vidéo tourne, respectons leur deuil.
"Des réponses sont impératives pour sa famille"
Selon le HuffingtonPost, le jeune homme a bien été reçu par l'hôpital de la Salpêtrière et a "appris à ses proches que le jeune homme était en état de mort cérébrale à la suite d’un arrêt cardiaque" vendredi 29 mars et que les soins avaient été arrêtés le lendemain.La mère du jeune homme l'affirmait dans une vidéo : "Mon fils a été emmené depuis mercredi, et c'est le vendredi matin que nous avons été informés. Ni son épouse, ni la famille n'a été mise au courant. La police, les pompiers ne disent pas la vérité. Maintenant, il est en arrêt cardiaque."
Des personnalités, comme la femme de l'acteur Omar Sy ou le député (LFI) Alexis Corbière se sont émues de cette situation et ont relayé les demandes de la famille d'accéder au fond de l'affaire : "Pourquoi ses proches sont prévenus si tard ? Que s'est il passé ? Des réponses sont impératives pour sa famille et pour nous tous", demande-t-il ainsi sur Twitter.
Oui, toute la clarté est indispensable sur les conditions du décès de Ange. Pourquoi ses proches sont prévenus si tard ? Que s'est il passé ? Des réponses sont impératives pour sa famille et pour nous tous. #JusticePourAnge https://t.co/PJf1qrNyW4
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 31 mars 2019
Il a "ingéré une substance non identifiée"
Selon un communiqué de presse transmis par la Préfecture de police de Paris, Ange Dibenesha, a été contrôlé "jeudi 28 mars 2019 à 01h50, lors d’un contrôle routier effectué à hauteur du boulevard périphérique intérieur au niveau de la porte d’Italie." Il conduisait une voiture en état d'ébriété (sans qu'il ait été précisé son taux d'alcoolémie) et alors que son permis de conduire avait été annulé.Selon la Préfecture, 20 minutes après l'interpellation, dans l'attente d'un véhicule pour transporter le jeune homme, il a "ingéré une substance non identifiée" et "a alors été pris de convulsions". Après analyse, le produit en question se trouve être de la cocaïne, selon une source judiciaire.
Les secours lui ont fait un massage cardiaque à leur arrivée et l'ont transporté à l'hôpital.
L'autopsie accrédite l'intoxication
L'autopsie réalisée sur l'homme mort samedi après avoir ingéré une substance non-identifiée lors d'un contrôle routier deux jours plus tôt indique une origine probablement "toxique" du décès, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Paris."Il ressort des conclusions du médecin légiste que 'l'ensemble des données autopsiques est en faveur d'un décès par défaillance cardio-vasculaire devant faire rechercher une origine toxique'", a souligné le parquet, indiquant que des analyses, notamment toxicologiques, allaient désormais être réalisées.
"L'enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur l'origine et les circonstances de ce décès", a-t-il ajouté.
Pourquoi la famille n'a pas été informée plus tôt ?
Selon une source judiciaire, si la police n'a pas informé tout de suite la famille, c'est parce que le jeune homme était porteur de documents sous plusieurs identités et était par ailleurs connu sous plusieurs identités.Le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "usage et détention de stupéfiants" et l'a confiée à la Brigade des stupéfiants de la Direction de la Police Judiciaire de Paris. Une enquête se pousuit également pour déterminer les causes de la mort du jeune homme. Une autopsie va être réalisée ce lundi 1er avril.