Ce vendredi, des riverains sont réunis près de la SNEM de Montreuil pour demander l'arrêt de la démolition de l'usine. Ils dénoncent notamment des risques sanitaires.
Une assemblée générale a lieu ce vendredi matin devant la SNEM de Montreuil. Les riverains du quartier et les parents d'élèves des écoles aux alentours demandent l'arrêt de la démolition de l'ancienne usine située en Seine-Saint-Denis. "Les travaux de démolition ont commencé sans aucune protection sanitaire et présentent de graves dangers pour les populations alentour", explique Nicolas Barrot, membre du collectif de vigilance sur la dépollution de la SNEM.
Le démantèlement des bâtiments de l'usine commence ce vendredi et durera tout l'été. D'ici 2026, un ensemble de logements sociaux devrait voir le jour là où se trouve actuellement l'ancienne usine de traitements des métaux pour l'aéronautique. Le travail de dépollution devrait commencer d'ici février 2023. Les riverains pointent notamment du doigt le fait qu'une cinquantaine d'entre eux n'aient été prévenus du début de la démolition que mardi. "Les riverains et les enfants des écoles se retrouvent donc sans protection près d'une usine qui contient notamment de l'amiante", dénonce Nicolas Barrot.
Une usine condamnée à la liquidation judiciaire en 2017
Suite à plusieurs diagnostics de leucémie touchant des riverains autour de l'usine, celle-ci avait été placée en liquidation judiciaire en 2017. Un enfant du quartier résidentiel où l'établissement est situé avait notamment contracté la leucémie en juin 2017. La liquidation avait provoqué le licenciement de 25 salariés. Avant la cessation d'activité. Les accès à l'usine avaient été bloqués à plusieurs reprises, les riverains n'étant pas rassurés par les séries d'analyses conduites sous l'égide de la préfecture.
Les riverains ont dénoncé les conditions de travail au sein de l'usine. "Tout un panel de produits hautement dangereux pour l’homme et la nature était utilisé dans des conditions inadmissibles et incompatibles avec l’état de vétusté du bâtiment", insiste Nicolas Barrot. "L’eau coulait dans l’usine lorsqu’il pleuvait et ressortait toute mousseuse dans la rue ou le parc, des fuites d’acides avaient lieu sur le trottoir. Les ouvriers travaillaient sans protections", indique-t-il notamment.
La mairie défend sa "transparence" sur le sujet
La Mairie de Montreuil met en avant sa politique de transparence sur les conditions sanitaires du projet. Elle assure avoir mené des études sur l'état de pollution du site en collaboration avec les services de la Préfecture de Police de Seine-Saint-Denis et les services de contrôle des sites classés. "Nous avons réalisé en collaboration avec la Préfecture de Seine-Saint-Denis de nombreux rapports et études au sujet des conditions sanitaires. L'ensemble de ces documents sont publics et accessibles aux riverains", assure la Ville. D'un point de vue financier, l'agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie a alloué une enveloppe de 580 000 euros pour "accompagner la dépollution" du site.
En outre, elle précise que "'aucun travaux de démolition ne commencera avant la pose de balises de détection d'émanation de gaz potentiellement dangereux"