Sud Education propose des stages "non mixtes" aux enseignants. Le ministère va porter plainte

La section de Seine-Saint-Denis de Sud Education, syndicat minoritaire dans l'Education nationale, a convié les enseignants à participer à des stages dont certains en "non-mixité". Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer annonce qu'il va porter plainte pour "diffamation".

Sud Education 93a convié sur son site, les enseignants à participer à un stage de deux jours intitulé "Au croisement des oppressions. Où en est-on de l'antiracisme à l'école?".

Dans la série d'ateliers organisés, deux se dérouleront en "non-mixité", selon le programme affiché sur le site, qui précise que le stage est quasiment complet. Ces  deux ateliers s'intitulent: "Pratiques de classes : outils pour déconstruire les préjugés de race, de genre et de classe" et "Atelier récit d'expérience: quelle vie professionnelle pour les enseignant-e-s racisé-e-s?".

Une mise en cause de l'attitude de l'Etat

"L'expression-même utilisée est absolument scandaleuse, elle ne peut avoir sa place dans l'Education nationale", a déclaré M. Blanquer devant l'Assemblée nationale, en réponse à la députée LREM Cécile Rilhac, qui avait fustigé cette expression dans les mêmes termes.
"C'est pourquoi, puisque ce syndicat a décidé de parler de racisme d'Etat, j'ai décidé de porter plainte pour diffamation à l'encontre de Sud Education 93".

Le ministre a, plus tard, par communiqué, dénoncé la description du stage sur le site qui évoque "le racisme d'État dans la société et en particulier dans l'Éducation nationale",  Il a estimé que "ces pratiques qui sont contraires à la Constitution portent atteinte à la cohésion nationale et mettent gravement en cause l'institution scolaire".
Jean-Michel Blanquer avait déjà condamné lundi dans un tweet "le projet d'une réunion syndicale triant les membres sur la base de leur origine".


Réaction tardive


De son côté, Sud-Education 93 note que le stage est annoncé sur le site depuis la mi-octobre, "sans avoir suscité la moindre réaction" et dénonce la référence à un "tri des origines" dans la bouche du ministre.
Le syndicat indique qu'un dépôt de plainte est en cours concernant des insultes téléphoniques reçues ces derniers jours.

SOS racisme a pour sa part exprimé dans un communiqué sa "stupéfaction devant l'inititiative du syndicat qui ne correspond en rien à une dynamique antiraciste fondée, tout au contraire, sur le vivre-ensemble et la rencontre".
©France 3 Paris

 

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