Le tribunal administratif de Paris a rejeté ce jeudi la requête des maires d'Aubervilliers et de Pantin. Ces derniers contestent l'installation récente de toxicomanes près d'un quartier défavorisé.
Bertrand Kern, maire (PS) de Pantin et Karine Franclet, édile (UDI) de la commune d'Aubervilliers ont vu leur requête rejetée par le tribunal administratif de Paris ce jeudi. La juge des référés en charge du dossier a estimé que "la condition d'urgence" de la demande des deux élus "ne peut pas être regardée comme satisfaite".
La requête des maires vise à contester l'installation de 150 toxicomanes dans un quartier défavorisé de la Seine-Saint-Denis. Pour justifier le rejet, le tribunal administratif a expliqué à l'AFP avoir considéré que "le transfert des toxicomanes ayant déjà été effectués", le caractère urgent de l'appel ne pouvait pas être retenu.
La procédure d'urgence déposée par les municipalités d'Aubervilliers et Pantin concerne un arrêté de la préfecture de police datant du 24 septembre dernier qui ordonnait le déplacement de toxicomanes des Jardins d'Eole vers un square du XIXe arrondissement en lisière du périphérique.
Des manifestations de riverains hebdomadaires
Des riverains manifestent de manière hebdomadaire depuis le déplacement des consommateurs de cracks. Malgré cela, des tensions subsistent entre les habitants du quartier et les toxicomanes. Aucune solution de conciliation n'a encore été trouvée. Les maires de Pantin et d'Aubervilliers demandent à ce que la décision de déplacement soit annulée. Un mur, ordonné par la préfecture de police de Paris, a été édifié entre Aubervilliers et le square où se trouvent les addicts au crack.
Celui-ci a pour objectif d'éviter qu'ils ne passent du côté de la banlieue. Ce mur suscite de vives critiques de la part de ses détracteurs. Ils y voient un symbole de l'impuissance de l'Etat face à un fléau qui gangrène depuis de nombreuses années le nord-est parisien.