Un homme de 25 ans a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion par les assises de Seine-Saint-Denis pour avoir brûlé vive en 2012 sa petite amie de 17 ans.
La Cour a été plus sévère que l'avocat général, qui avait requis 25 ans d'emprisonnement contre Asman-Sade Aziz. Ce frêle homme au crâne rasé et au visage juvénile avait de nouveau clamé son "innocence" avant le verdict, vendredi, au tribunal de Bobigny.
30 ans de prison pour avoir brûlé vive sa petite amie
Le corps de Sofia, lycéenne à Saint-Denis, avait été retrouvé en partie carbonisé et les mains liées, sur un matelas en feu au sous-sol d'un pavillon de Villemomble (Seine-Saint-Denis), le 12 avril 2012. La victime et l'accusé, qui entretenaient une relation amoureuse orageuse, se donnaient rendez-vous en secret dans cette maison appartenant à l'oncle d'Asman-Sade. Le verdict prononcé vendredi, qui prévoit aussi pour l'accusé une peine incompressible de 20 ans, a été accueilli avec "soulagement" par les avocats de la famille de la jeune fille.
"La famille de Sofia est soulagée, elle estime que justice a été rendue. Ce procès a aussi permis d'anéantir une rumeur nauséabonde de la défense de l'époque des faits, qui disait de chercher du côté de la famille et du crime d'honneur", ont réagi auprès de l'AFP les avocats des parties civiles, Denis Fayolle et Diane Mattout. Pour Me Marie-Cécile Nathan, qui défendait l'accusé, "la peine est lourde, disproportionnée, car on soutenait qu'un doute persistait".
La défense "envisage" de faire appel de cette décision
Selon le rapport d'autopsie, la jeune fille avait succombé à des brûlures étendues sur 65% de son corps. Les analyses de police ajoutaient que l'incendie provenait "d'une intervention humaine délibérée, par déversement puis inflammation d'essence". L'accusé, âgé de 22 ans à l'époque, avait été vu par plusieurs témoins sortir de la maison. En garde à vue et durant tout son procès, cet électricien intérimaire a toujours nié avoir tué Sofia, affirmant l'avoir laissée vivante dans la chambre.
Vendredi, l'accusé a lancé aux jurés, dans un sanglot: "Je suis innocent, je le jure sur ce que j'ai de plus cher. Je l'aimais: on avait des projets, on devait se marier". Avant de fondre en larmes. Asman-Sade Aziz encourait la réclusion criminelle à perpétuité.