La municipalité de Noisy-le-Grand va créer un vaste espace culturel et festif, baptisé SK, dans une ancienne ligne de métro qui n'a jamais servi. Les travaux de réhabilitation en sous-sol ont commencé et devraient durer deux ans.
C'est un projet culturel au nom énigmatique mais qui évoque bien l'histoire très singulière de ce lieu enterré à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis. Sous l'esplanade de la commune de Paris, le projet SK est en train de naître après six ans de cogitation et deux appels d’offres. SK ou station K désigne ce que sera un futur tiers-lieu culturel, un espace festif logé dans les souterrains d'un métro qui n'est jamais entré en service à Noisy-le-Grand.
La semaine dernière, le chantier du projet SK a démarré. "En premier lieu, on va évacuer tous les dispositifs techniques qui ne seront pas dans le futur projet, c'est un chantier de curage/nettoyage", explique Laurent Foret, directeur de la Socaren, la société publique d’aménagement en charge de la rénovation du site. Viendront ensuite les travaux principaux en matière d'infrastructure : "il s'agit de créer des accès qui soient accessibles aux personnes en mobilité réduites ( .. ) donc des ascenseurs et des accès depuis la rue", ajoute-t-il.
D'une station de métro à un lieu festif
La municipalité de Seine-Saint-Denis estime que ce chantier durera deux ans minimum. Livraison prévue courant 2026. Il faudra "utiliser l'existant pour revaloriser", précise Laurent Foret, réhabiliter le fameux métro "fantôme" qui ne mène nulle part. Un réseau labyrinthique et souterrain dédié initialement à un minimétro, le SK de son nom d'origine, construit il y a trente ans, mais qui n'a jamais été ouvert au public. La ligne aurait dû relier la gare du RER A à un nouveau quartier d'affaires qui est finalement mort né. Un fiasco à plusieurs dizaines de millions d'euros.
Le métro SK avec ses deux stations, son tunnel de 500 mètres et ses cabines téléphériques, est donc tombé dans l'oubli au fil des ans, mais pas pour tout le monde. Graffeurs et explorateurs pratiquants de l'Urbex (exploration urbaine) ont manifestement adulé ce lieu qui garde la mémoire de leurs passages.
La promesse d'un lieu hybride
Entamé la semaine dernière, le chantier de réhabilitation s'annonce délicat. Comment transformer ce vaste espace froid et bétonné en un lieu culturel attractif et festif et hybride ? Avant de décorer, Il faut mettre aux normes de sécurité près de 2 500 mètres carrés. Le projet de réhabilitation ne concerne qu'une partie seulement du réseau souterrain.
Le visiteur pourra y faire du sport, se restaurer, boire un verre, assister à des expositions ou contempler les graffs existants qui seront préservés et valorisés. "On va faire en sorte qu'on conserve, dans la décoration, les cabines et les tags", rassure Laurent Foret, qui ajoute : "que l'on préserve l'atmosphère du métro englouti un peu confiné, un peu secret". Un bar "troglodyte" sera créé ainsi qu'une offre de restauration en partie souterraine "en lien avec un lac où sera installée une terrasse", précise-t-il.
Le projet de faire renaître ce lieu va de pair avec un autre projet ambitieux : la revitalisation du quartier d'affaires du Mont d'Est, autour de l'esplanade de la commune de Paris. La dalle sera végétalisée, son périmètre rénové pour l'accueil de nouveaux commerces et de services, d'un pôle tertiaire constitué de grandes entreprises. Coût total de ces travaux : 27 millions d'euros.