Seine-Saint-Denis : La lutte contre la surmortalité infantile commence à prendre forme

La mortalité périnatale est anormalement plus élevée en Seine-Saint-Denis que dans le reste de la France. Dans ce département, marqué par la précarité et un accès aux soins parfois laborieux, les autorités médicales s'organisent.

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C'est un rapport de l'agence régionale de santé d'Île-de-France qui le montre : la taux de mortalité périnatale - c'est à dire la mortalité de l'enfant dans les dernières semaines de grossesse ou dans les jours suivant l'accouchement -  est anormalement élevé en Seine-Saint-Denis, 50 % supérieur à la moyenne nationale. Les personnes les plus touchées sont les populations les plus précaires, pour lesquelles la santé se voit reléguée derrière les autres priorités quotidiennes.


► VOIR le reportage tourné à l'Hôpital Jean-Verdier AP-HP de Bondy (Audrey Natalizi et Laure Bignalet)


A cette précarité s'ajoute une méconnaissance des structures médicales. Les femmes concernées n'ont par exemple pas effectué les tests et dépistages habituels par manque d'informations. Parmi les pathologies causant le plus de préjudices aux foetus : l'hypertension ou encore le diabète. Ce dernier touche 18 % des femmes enceintes en Seine-saint-Denis. Et dans de nombreux cas, ce diabète n'est pas lié à la grossesse : il préexiste chez la patiente mais n'a jamais été détecté et n'est donc pas traité. 

Coordination et mobilisation des personnels médicaux

Les travaux de l'ARS mettent en évidence que le taux de mortalité périnatale pourrait être réduit d'un tiers en travaillant sur ce qu'elle nomme pudiquement "un écart aux bonnes pratiques". La prise en charge des patientes vulnérables doit ainsi être renforcée. La première étape indispensable est la coordination et la mobilisation des personnels médicaux aux différents échelons auxquels ils exercent, tout au long du parcours médical qui va du médecin traitant jusqu'à l'hôpital.

Comment mesurer sa glycémie ? Pourquoi suivre son traitement ? Quels médecins aller voir ? Ces informations, les patientes ne les maîtrisent pas toujours. L'ARS préconise donc de mettre davantage de moyens sur l'information de la patiente. 

Pour donner forme à ces idées, l'ARS a lancé des groupes de travail qui plancheront sur le parcours médical et la prise en charge des femmes enceintes. Les premières mesures concrètes sont attendues au printemps 2016.

Pour en savoir plus :
Le rapport Volet épidémiologique et audit des décès périnatals et néonatals réalisé par l’équipe de recherche EPOPé de l’Inserm
Le rapport La grossesse et ses malentendus. Volet anthropologique du projet RéMI réalisé par l’Observatoire du Samusocial de Paris
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