Le protocole, signé mardi, doit permettre de collecter les preuves dans un lieu unique. Des preuves qui pourront même être recueillies sans plainte et utilisées plus tard, lorsque "la victime se sentira prête".
Le dispositif est inédit. En Seine-Saint-Denis, un protocole pour simplifier la prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles a été mis en place mardi entre la police, la justice et le centre hospitalier de Saint-Denis. Le tout via un mécanisme d'écoute et un dispositif d'examen médical, de conseil et d'assistance juridique pour un éventuel dépôt de plainte, en un lieu unique.
Les preuves pourront même être recueillies sans plainte et seront conservées. Des éléments qui pourront être utilisés lors du dépôt de plainte, lorsque "la victime se sentira prête", a expliqué le procureur de Bobigny Eric Mathais.
La Maison des femmes à Saint-Denis, accessible 24h/24 pour les victimes
"Nous allons pouvoir nous occuper des victimes de violences sexuelles, en constatant les blessures, effectuer les prélèvements vaginaux ou encore conserver les vêtements sans avoir besoin qu'elles (victimes) se présentent à une unité médico-judiciaire", a détaillé Ghada Hatem, gynécologue et fondatrice de la Maison des femmes, rattachée au centre hospitalier de Saint-Denis. Les victimes pourront se rendre à la Maison des femmes 24h/24. Elles se verront proposer un parcours de soins et une aide psychologique.
Le protocole a été signé mardi matin à la Maison des femmes, entre le parquet de Bobigny, la préfecture et la direction territoriale de la sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis. A noter que les services de police et de gendarmerie ont enregistré une hausse de 10% sur un an des violences conjugales au niveau national. Ces violences ont concerné 159 400 personnes tous sexes confondus en 2020 : environ 87% des victimes sont des femmes, soit 139 200, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.