Sur cinq ans, entre 2010 et 2015, la taxe foncière a augmenté de 14,7% en moyenne en France. Comme toute moyenne, elle cache des situations bien différentes selon les lieux. Ainsi le Val-d'Oise pointe à "plus 57,76%", tandis que les Hauts-de-Seine ressort à "plus 5,24%".
L'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), établit chaque année un tableau d'évolution de la taxe foncière sur cinq années, ce qui permet d'avoir un outil fiable parce qu'il ne se contente pas de faire une photographie annuelle.
3 fois plus que l'inflation, 2 fois plus que les salaires
Cette année, l'UNPI note toutefois un "ralentissement heureux" par rapport aux périodes précédentes de 2009-2014 (+16,42%) et est "surtout inférieure aux hausses astronomiques" de 2008-2013 (+21,26%) et 2007-2012 (+21,17%). Mais l'association relève tout de même que cette hausse est encore trois fois supérieure à l'inflation, trois fois et demie supérieure à la hausse des loyers du secteur privé et au moins deux fois supérieure à l'évolution des salaires sur la même période !!!Un constat assez négatif donc d'autant plus qu'une autre étude, de France-Stratégie cette fois, annonçait il y a quelques jours que les collectivités locales avaient, cette année, redressé leur situation budgétaire en augmentant leurs impôts, dont la taxe foncière est un élément. On peut donc déja deviner que ce chiffre sera encore largement à la hausse dans le prochain bilan de l'UNPI !
D'ailleurs, l'UNPI relève déja que les premiers chiffres disponibles pour l'année 2016 sont "extrêmement inquiétants" : "35 départements ont augmenté leur taux de taxe foncière en 2016, contre 11 en 2015. Concernant les 50 plus grandes villes de France, la taxe foncière a en moyenne augmenté de 3,78% en seulement un an", ce qui est "sensiblement plus qu'entre 2014 et 2015 (+2,22%) et trois fois plus qu'entre 2013 et 2014 (+1,13%)".
Les grandes villes un peu moins touchées
Pour la période observée (2010-2015) l'UNPI indique que cette augmentation de 14,7% est la conséquence à la fois, pour ce qui est de l'ordre d'une décison nationale (les lois de finances) d'une hausse de 7,62% des valeurs locatives (c'est à dire l'assiette de l'impôt) entre 2009 et 2014. Et, pour ce qui relève des décisions plus locales, de la progression dans le même temps des taux d'imposition des bénéficiaires de la taxe foncière, c'est à dire les collectivités territoriales, de 6,58% en moyenne.On note encore dans les chiffres de l'UNPI que 'en moyenne, la taxe foncière a augmenté de 13,41% dans les grandes villes. C'est à dire un peu moins que dans le reste du territoire français.
Pour l'Ile-de-France, c'est le Val-d'Oise qui arrive largement en tête, et figure en seconde place au classement national pour la part de taxe qui revient au département, derrière la Corse du Sud. Plus 57,76% de plus sur 5 ans, la note est très salée ! En revanche, à l'autre bout du classement, les Hauts-de-Seine, département le plus riche du pays, les cotisations départementales ont faiblement progressé : +5,24% en moyenne. Comparé aux autres, c'est une performance !