Pendant plus de deux heures hier soir, les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de mortiers et de feux d'artifice à Argenteuil. Des tensions qui sont survenues après le décès d'un jeune de la ville qui a percuté un poteau en moto-cross. Des habitants accusent des policiers de la BAC.
Tirs de feux d’artifices et de mortiers, abribus et poubelles incendiés. Il était aux environ de 23h hier soir lorsque des tensions ont éclaté dans le quartier du Val-d’Argent Nord et de la Zup à Argenteuil.
Les forces de l'ordre, déployées en nombre, ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser des petits groupes d’habitants en colère après la mort de Sabri, 18 ans.
Le jeune-homme est décédé dimanche matin à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris après avoir percuté un poteau électrique avec sa moto-cross vers 2h du matin dans un quartier pavillonnaire d’Argenteuil. Mais certains habitants accusent les forces de l'ordre d'avoir un lien avec cet accident. Car cette nuit-là, une équipe de la Brigade anticriminalité (BAC) circulait dans ce même quartier pavillonnaire et a "croisé" le jeune homme sur son moto-cross, a indiqué une source policière, qui assure toutefois qu’il n’y a eu aucune tentative de contrôle ou d’interpellation. Selon cette même source, la BAC aurait fait marche arrière lorsqu'elle a entendu "un bruit fort".Tensions en cours avec les forces de l’ordre à #Argenteuil à la ZUP suite au décès d’un jeune en moto la veille.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) May 17, 2020
Tirs d’artifices contre lacrymogènes. pic.twitter.com/NBhbNDQBbU
Une version réfutée par des témoins rencontrés par l’AFP. L’un d’entre eux a ainsi affirmé que "le pare-chocs de la voiture de la police a été percuté. On lui a fait peur, c’est pour ça qu’il est monté sur le trottoir, on lui a barré la route", selon ce jeune homme qui affirme qu’il se trouvait plus bas dans la rue au moment de l’accident.
L’hypothèse où les policiers auraient "coupé la route" au jeune homme est aussi évoquée par des proches et des habitants, interrogés par Le Parisien. “Il n’a pas pu entrer dans le poteau seul. Il y a des voitures garées partout, c’est impossible !”, s’énerve l’un d’entre eux.
Le maire LR de la ville Georges Mothron a lui déploré un "drame" qui "vient rappeler tristement que la pratique inconsciente de la moto contre laquelle nous avons lutté durant le confinement met en danger des vies."
— Georges Mothron (@GMothron) May 17, 2020Une enquête pour accident mortel de la circulation a été ouverte et confiée à la direction départementale de la sécurité publique du Val-d'Oise. Une autopsie a également été demandée.