La cour d'assises de Pontoise a condamné mercredi un Algérien à 26 ans de réclusion criminelle pour avoir volé et torturé à mort une octogénaire en 2010 à son domicile de Saint-Leu-la Forêt, dans le Val-d'Oise. La peine est assortie d'une interdiction définitive du territoire français.
L'avocate générale, Edith Launay, avait demandé une peine de 25 ans de réclusion criminelle à l'encontre de l'accusé, âgé de 35 ans, qui avait usurpé l'identité d'un des ses frères pour entrer illégalement en France. "C'est une décision sereine qu'a rendue la cour dans cette affaire difficile, où la perpétuité était visée par les textes", a estimé l'avocat de l'accusé, Me Sévag Torossian, peu après le verdict. "La cour a tenu compte de tous les paramètres, punitif et psychiatrique. Cela démontre symboliquement que l'aliéné mental a toujours sa place dans la société française et doit être soigné et jugé", a-t-il ajouté.
L'avocate des parties civiles, Caty Richard, a jugé que ce verdict était "la fin du cauchemar judiciaire" de ses clients. "Il leur reste à vivre dans l'enfer de ce souvenir. La cour a choisi de dépasser les réquisitions du ministère public et mes clients ont entendu par ce message que leurs souffrances ont été comprises".
Des coups à la tête, sur les côtes et tentatives de viol
Les faits remontent à décembre 2010. L'homme condamné mercredi, employé d'une pizzeria, passe alors, fortement alcoolisé, devant le domicile de sa victime, une vieille dame de 87 ans, appréciée dans son quartier de Saint-Leu-la-Forêt et qu'il connaît de vue. C'est selon ses dires "pour faire cuire un steak" qu'il entre chez elle, et commence à y faire la cuisine, avant que la vieille dame ne lui demande de partir. Il la ligote alors et la bâillonne, avant de la frapper violemment, "portant une dizaine de coups à la tête, lui cassant le nez et cinq côtes", selon les experts légistes. Il l'a également violée, effectuant "une dizaine de tentatives ou pénétrations" sexuelles avec la canne de la vieille dame, qui en succombera.
Devant la cour, l'homme, qui affirme entendre des voix, a été incapable d'expliquer ses gestes. "Je crois qu'elle m'a dit quelque chose qui ne m'a pas plu", mais "c'était mes mains, pas ma tête" qui agissaient, a-t-il dit. Il s'était ensuite enfui par la fenêtre, emportant quelques bijoux. Les enquêteurs avaient retrouvé ses traces ADN sur un bonnet laissé sur le sol de la cuisine et sous les ongles de sa victime. Il a été confondu en juillet 2011 alors que la police l'avait arrêté pour une banale affaire de vol par effraction dans une épicerie.