Le procès en appel, et à huis clos, des deux adolescents accusés d'avoir harcelé, frappé puis jeté dans la Seine la jeune Alisha, 14 ans, à Argenteuil en mars 2021, s'est ouvert ce lundi devant la cour d'appel de Versailles.
En avril dernier, les deux adolescents ont été condamnés à dix ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Alisha, 14 ans. Le président du tribunal avait estimé qu'il n'y avait pas assez d'éléments suffisamment caractérisés "prouvant la volonté d'actes préparatoires" en vue de la mort de la jeune fille, même si les adolescents avaient "pleine conscience" de sa détresse.
Les cris de la mère d'Alisha avaient alors résonné dans les couloirs du tribunal de Pontoise quand, en avril à l'annonce du verdict. Le parquet de Pontoise, dont les réquisitions étaient plus sévères que la décision, avait fait appel dès le lendemain du verdict.
Pour rappel, Alisha a trouvé la mort le 8 mars 2021 au pied du viaduc d'Argenteuil (Val-d'Oise) où elle avait rendez-vous avec une camarade de sa classe de troisième. Puis un garçon s'était approché d'elle et l'avait frappée à de multiples reprises, avant de la jeter dans la Seine.
La question de la préméditation
Aujourd'hui, les deux adolescents comparaissent devant la cour d'appel de Versailles. "J'attends une punition plus importante. C'était un guet-apens, elle ne pouvait pas s'en sortir", a confié à l'AFP la mère d'Alisha.
Ce procès est "important pour la société. Aujourd'hui c'est ma fille, demain c'est peut-être votre enfant. Il faut vraiment réagir, aider les jeunes à bien se comporter", a-t-elle estimé en évoquant le harcèlement subi par son aînée.
"Quand on prend séparément tous les actes préparatoires de ce couple infernal, ils convergent tous vers un seul et unique objectif : tuer Alisha. Tout en essayant d'en anticiper les conséquences judiciaires", a déclaré quelques jours avant l'audience Me Jean Tamalet, l'avocat de la famille de la jeune fille.
Ce matin, devant la cour d'appel de Versailles, un comité de soutien d'une quinzaine de personnes s'est réuni avec deux pancartes. "Justice pour Alisha", "Argenteuil avec Alisha", était-il écrit en lettres noires et roses.
L'audience doit durer jusqu'à jeudi soir. Puis la décision sera mise en délibéré, et rendue le 10 octobre.