Nobel de littérature : un "très grand honneur" et une "responsabilité", assure la romancière Val-d'Oisienne Annie Ernaux

Le prix Nobel de littérature 2022 a été décerné ce jeudi à la romancière française Annie Ernaux pour l'ensemble de son oeuvre, a annoncé l'Académie suédoise. Cette professeure de littérature, Docteur Honoris Causa de l'université Cergy-Paris, a écrit une vingtaine de livres, notamment sur cette ville du Val-d'Oise.

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L'écrivaine de 82 ans, Docteur Honoris Causa de l'université Cergy-Paris, est récompensée pour "le courage et l'acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle", a expliqué le jury Nobel. Elle devient la 17e femme à décrocher le Nobel de littérature, et le 16e lauréat français depuis la fondation des célèbres récompenses en 1901. Elle est la première romancière française a obtenir cette récompense.

"Dans son oeuvre, elle explore constamment l'expérience d'une vie marquée par de grandes disparités en matière de genre, de langue et de classe", a souligné l'académicien Anders Olsson.

Une œuvre autobiographique

Son oeuvre est essentiellement autobiographique. Annie Ernaux a produit une radiographie de l'intimité d'une femme qui a évolué au gré des bouleversements de la société française depuis l'après-guerre. Elle dissèque le poids de la domination de classes et la passion amoureuse, deux thèmes ayant marqué son itinéraire de femme déchirée en raison de ses origines populaires.    

Annie Ernaux a écrit une vingtaine de livres. Parmi ceux-ci figurent notamment "Des armoires vides" (1974), "la Place" (1982) ou "Les années" (2008) ou plus récemment "Mémoire de filles" (2018), ou L'événement". (2000)

Son style clinique, dénué de tout lyrisme fait l'objet de nombreuses thèses. Par cette "écriture plate", elle convoque l'universel dans le récit singulier de son existence. Abandonnant très rapidement le roman, elle renouvelle le récit de filiation et invente l'autobiographie impersonnelle. 

Ecrivaine revendiquée de gauche, Annie Ernaux se nourrit de la sociologie bourdieusienne dont la découverte dans les années 70 lui permet d'identifier le "mal-être social" qui la ronge dès son entrée dans une école privée dans les années 50. "Je me considère très peu comme un être singulier mais comme une somme d'expériences, de déterminations aussi, sociales, historiques, sexuelles, de langages et continuellement en dialogue avec le monde (passé et présent)", écrit-elle dans "L'écriture comme un couteau".

Véritable icône féministe pour plusieurs générations, Annie Ernaux avait confié à l'AFP en mai dernier simplement se sentir "femme. Une femme qui écrit, c'est tout".

Cergy-Pontoise, une ville racontée

Née en 1940, elle vit jusqu'à ses 18 ans dans le café-épicerie "sale, crado, moche, dégueulbif" de ses parents à Yvetot en Haute-Normandie, dont elle va s'extraire grâce à une agrégation de lettres modernes obtenue à force d'un travail intellectuel intense.

Annie Ernaux est installée depuis 1977 à Cergy-Pontoise, dans le Val-d'Oise. Elle collabore avec l'université de Cergy-Paris. "Cela nous fait vraiment chaud au cœur", assure François Germinet, le président de l'université Cergy-Paris. "C'est une grande fierté pour nous et tout le territoire du Val-d'Oise. Nous avions eu l'honneur de lui remettre le titre de Docteur Honoris causa pour personnalités françaises.( l’une des plus prestigieuses distinctions décernées par les universités françaises pour honorer des personnalités, Ndlr) 

Annie Ernaux a consacré de nombreux écrits sur Cergy-Pontoise, décrivant la vie des habitants de cette ville nouvelle qu'elle croise dans les supermarchés ou le RER. Dans "Le journal du dehors" (1993), "La vie extérieure" (2000) ou "Regarde les lumières mon amour" (2014), elle fait entrer en littérature des sujets banals, toujours avec cette même rigueur d'ethnographe. En 2021, elle apparaît dans "J'ai aimé vivre là", un film documentaire consacré à Cergy. 

Sources : AFP

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