Sarcelles - Des agents dénoncent un harcèlement moral et des discriminations à la mairie

Une dizaine d'employés a envoyé une lettre ce jeudi au maire, au préfet et au ministre de l'Intérieur. Ils envisagent également des actions en justice.

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"Personne n'est serein en ce moment, on ne veut plus d'eux !" Plusieurs employés municipaux des services "Propreté urbaine" et "Espaces verts" dénoncent le comportement de deux de leurs responsables. Dénigrement, changement des dates de vacances au dernier moment, remarques racistes... les exemples sont nombreux. Comme ce jour de neige : "j’habite Sarcelles, mais il a appelé quelqu'un qui habite à 200km pour faire le salage", se souvient un cadre de la mairie de Sarcelles (Val-d'Oise). "Cette personne m'a toujours dénigré, disant que je ne servais à rien dans ce service."
 

"Zizanie"

Fin 2018, un collectif de 17 agents municipaux décide alors de monter un dossier, car cette situation dure depuis plusieurs années. "Sur les nouvelles balayeuses, le poste de radio par exemple est enlevé parce que ces agents ne doivent pas écouter la radio pendant leur travail", complète Me Calvin Job, l'avocat du collectif. Et d'indiquer que les deux responsables visés auraient aussi tenu des propos racistes comme "Je ne travaille pas avec des blacks". "On sème la zizanie entre les agents", poursuit le conseil.
 

"Dignité"

Par le passé, les agents assurent avoir signalé ces conflits par écrit à plusieurs reprises -une réunion avec le DRH et les différents protagonistes a même eu lieu début 2016-, sans qu'il n'y ait de suite donnée. "Des gens se sont accaparés ces services et les dirigeaient comme ils l'entendaient", explique Pierre Baudin, représentant Unsa au sein de la mairie. "Ils avaient la main-mise sur les heures supplémentaires et en avaient fait un moyen d'obéissance. Ces services étaient entrés dans une situation extraterritoriale. Des alertes ont été envoyées (écrits, lettres, signalements…), mais ça n'a rien donné."

"C'est la première fois que je reçois des agents, non pour des problèmes techniques, mais pour des problèmes de 'dignité'", enchaîne le syndicaliste. "Un agent s'est fait gifler sans raison une fois", continue Me Job. "Ce sont des humiliations quotidiennes et continuelles."

Résultat, l'environnement au travail est impacté. "La communication entre eux est bloquée. Ce sont les élus et la direction générale des services qui pallient l'absence de dialogue entre les responsables et les agents", reconnaît Patrick Haddad, le maire de Sarcelles.
 

"Harcèlement, racisme et discrimination"

Le collectif et leur avocat ont donc envoyé une nouvelle lettre ce jeudi au maire, au préfet du Val-d'Oise et au ministre de l'Intérieur. "Deux protagonistes sont nommément désignés par mes clients : [le] responsable du service de la Propriété urbaine [et le] directeur du service Cadre de Vie. [...] Les faits de harcèlement, racisme et discrimination pourraient être retenus contre votre collectivité qui malgré plusieurs alertes, n'a pas daignée prendre les mesures qui s'imposaient vis-à-vis des responsables visés. Votre responsabilité pourrait être engagée pour faute à raison de la dégradation des conditions de travail de vos agents, vis-à-vis desquels vous avez une obligation d'assurer des conditions de travail normales."

Le collectif attend désormais une réaction de la mairie et envisage des recours devant les justices administrative et judiciaire.
 

Enquête interne

De leur côté, les deux responsables sont toujours en poste. "Nous avons aussi une série de courriers émanant de la hiérarchie se plaignant des agents du collectif", indique Patrick Haddad. La mairie a donc lancé une enquête administrative interne pour faire la lumière sur les faits. Les conclusions devraient être rendues "d'ici un mois ou deux", selon le maire.
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