Sarcelles: jusqu'à deux ans de prison ferme pour une escroquerie impliquant un policier

Des peines allant jusqu'à deux ans de prison ferme ont été prononcées mercredi contre sept personnes, dont un policier, jugées pour une escroquerie impliquant des sociétés de gardiennage chargées de la sécurité d'un centre commercial de Sarcelles (Val-d'Oise).

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Le tribunal correctionnel de Pontoise a condamné à la peine la plus lourde un gérant de société immobilière, Tony Louis-Ambroisine, accusé d'avoir été l'un des cerveaux et l'un des principaux bénéficiaires de cette affaire d'escroquerie, portant sur plusieurs millions d'euros.

Ce dernier, absent à l'énoncé du jugement, a aussi écopé d'une amende de 10.000 euros et d'une interdiction de gérer toute activité commerciale durant cinq ans. Poursuivi à ses côtés pour avoir servi de gérant de paille à l'une des sociétés impliquées dans ce trafic, un policier en poste au commissariat de Cergy-Pontoise a écopé d'une peine de 12 mois d'emprisonnement, dont six avec sursis. Des peines allant de trois mois avec sursis à un an ferme ont été prononcées contre les cinq autres prévenus.

L'affaire avait éclaté en décembre 2011 avec la plainte d'un responsable d'une société de gardiennage, Vigie kal sécurité privée (VKSP), contre Tony Louis-Ambroisine, gérant de société à la carrure de boxeur, qui avait fait office d'intermédiaire avec la direction du centre commercial.

En échange de l'obtention du marché, ce dernier aurait exigé plusieurs dizaines de milliers d'euros. Mais aussi l'embauche par VKSP de salariés fictifs choisis parmi ses proches, dont un fonctionnaire de police et deux de ses ex-compagnes. La société avait finalement été placée en liquidation judiciaire, après avoir vu sa trésorerie fragilisée par ces dépenses frauduleuses. Comme plusieurs autres sociétés de sécurité du site avant elle, elles aussi victimes, selon les enquêteurs, d'extorsion.

Lors de l'audience début décembre, le procureur avait requis des peines d'un an avec sursis à quatre ans ferme contre les sept prévenus, accusés d'avoir fait régner "la loi du plus fort" au sein du centre commercial des Flanades, avec un "sentiment total d'impunité".

"Toutes ces sociétés ont été vidées de leur substance. Les gérants n'avaient pas le choix: soit ils payaient, soit ils perdaient leur contrat", avait souligné de son côté l'avocat de deux sociétés partie civile, Me Arié Alimi, pour qui "d'autres personnes", dont des "notaires" et des "élus", "auraient pu être inquiétées" dans ce dossier.

Réagissant mercredi à la décision du tribunal, ce dernier a invité la justice à "poursuivre ses investigations", en "sollicitant notamment le propriétaire du centre commercial des Flanades". "Il faut se retourner vers ceux qui sont au-dessus de cette mécanique mafieuse, pour nettoyer Sarcelles d'un système corrompu", a-t-il ajouté.

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