Les professeurs du lycée Louis-Jouvet de Taverny n'ont pas assuré leurs cours ce mercredi matin. Ils protestent après l'agression de deux de leurs collègues giflées par un de leurs élèves. C'est la troisième dans le département.
Ce mercredi les enseignants du lycée Louis-Jouvet de Taverny n'ont toujours pas repris le travail. Depuis lundi ils exercent leur droit de retrait. Ce jour-là, une altercation éclate entre une enseignante et l'un des élèves. Une collègue vient lui apporter de l'aide. Pourtant le garçon ne se calme pas, les deux professeures "ont reçu des gifles", selon la direction des services départementaux de l'éducation nationale (DSDEN).Le lycéen a été renvoyé à titre conservatoire avant d'être reçu en conseil de discipline.
Depuis quelques jours la communauté enseignante dénonce les violences qu'elle subit dans ce département du Val d'Oise. A Osny, un élève de 17 ans du lycée Paul-Emile Victor a été mis en examen pour violence aggravée. A Sarcelles, un garçon de 19 ans scolarisé au lycée La Tourelle a été condamnée à huit mois de prison ferme, dont quatre avec sursis avec mise à l'épreuve après avoir frappé son professeur d'EPS.
Des faits de violences condamnés officiellement par l'Académie de Versailles qui précise dans l'un de ces communiqués : "Dans le droit fil des travaux déjà engagés par le plan de lutte contre les violences scolaires annoncées le 5 septembre dernier, le lycée La Tourelle conduit une démarche d’enquête locale de climat scolaire appuyée par l’académie de Versailles depuis cette rentrée scolaire, qui va être accélérée. La cellule de lutte contre les violences scolaires et le référent « violence » du Val-d’Oise assurent le suivi de cette démarche."
Le syndicat SNES-FSU dresse un constat inquiétant. Des effectifs supplémentaires et un manque de moyens, ils décrivent des conditions d'enseignement et d'apprentissage compliquées : "Il est difficile de ne pas faire le lien entre ce regain de tensions dans les établissements et les conditions d’accueil et de travail dégradées des élèves. Notre département accueille cette année plus de 2 000 élèves supplémentaires dans le Second degré alors qu’aucun poste de Conseil Principal d’Éducation ou d’Assistant d’éducation n’a été créé en juin dernier afin de faire face à cette forte hausse des effectifs scolaires, une évolution qui va se poursuivre dans les années à venir. Dans le département, les conditions de travail se sont dégradées, tant pour les personnels que pour les élèves."
La situation dans ces établissements ne cesse de se dégrader. Depuis la rentrée, les incidents se sont multipliés : tirs de mortier, débuts d’incendie, agressions physiques.
Communiqué du SNES-FSU Versailles, le 8/10/2019