A Joinville-le-Pont, la fermeture des places d’hébergement d’urgence divise les élus

Cet hiver cette commune du Val-de-Marne ne mettra pas à l’abri les personnes à la rue. Les 7 places d’hébergement d’urgence mises à disposition ont été fermées. La mairie dit appliquer une décision de l’Etat. Une décision incompréhensible pour certains élus d’opposition.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

A Joinville-le-Pont, chaque hiver entre 7 et 9 places d’hébergement d’urgence étaient mises à disposition pour des hommes sans-abri.

Située dans le gymnase Émile-Lecuirot, cette halte était ouverte en période de grand froid de 18 heures à 8 heures. Orientées par le 115, les personnes sans domicile fixe, avaient accès à une douche et pouvaient prendre un dîner et un petit-déjeuner.

Coût de cet accueil : 100.000 euros par an. Jusqu’à présent 60.000 euros étaient financés par l’Etat via la DRIHL (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement) et 40.000 euros par la commune. Mais le 29 septembre dernier la Préfecture a annoncé qu’elle cessait de financer ces places. Olivier Dosne, le maire (LR), n’a donc pas reconduit le dispositif cet hiver.

850 nuitées et 204 personnes accueillies

Certains élus d’opposition regrettent cette décision. Ils auraient souhaité que cet accueil soit conservé, quitte à être entièrement financé par la commune. Tony Renucci, conseiller municipal - président du groupe “J’agis J’innove pour Joinville-le-Pont" - et administrateur du Centre communale d’action sociale, en fait partie : c'est le rôle social d’une collectivité. On voit des SDF dans les rues de Joinville-le-Pont. On connaît leurs besoins. Il ne faut pas regarder seulement le nombre de places. Se dire que ce ne sont que 7 ou 9 places n’est pas juste. Cela représente 850 nuitées et 204 personnes accueillies. C’est un accompagnement social.” 

Depuis il veut comprendre la stratégie de l’Etat. J’ai écrit un courrier au préfet de région Marc Guillaume, pour comprendre les raisons de cet arrêt du financement. Si d’ici la fin de la semaine,  je n’obtiens pas de réponse, j’écrirai à Emmanuel Wargon , la ministre chargée du logement“ déclare-t-il.

Des places d'hébergement regroupées 

Pourtant selon la mairie de Joinville-le-Pont, des explications auraient été apportées par la préfecture de région : Il y a avait un nombre suffisant de places sur le département et il souhaitait regrouper les places sur un autre centre", explique le cabinet du maire. Si l’Etat en lien avec le 115 considère qu’il est plus efficace pour les personnes dans le besoin de regrouper les places, il est alors délicat d’aller à l’encontre de cette décision.

Pour la municipalité, les services de l’Etat testent une nouvelle solution, et elle l’assure : Si l’année prochaine l’Etat revient en nous disant que ce n’était pas efficace et qu’il faut à nouveau ouvrir des places sur la commune, alors nous le ferons.” 

Tony Renucci réfute l’argument sur le nombre de places suffisant : Je n’y crois pas. Il n’y en a jamais assez !” Selon la DRIHL du Val-de-Marne, il y a 2.231 places dédiées à l’hébergement d’urgence dans le département.

Fin de la "gestion au thermomètre"

Contactée la Préfecture du Val-de-Marne s'est expliquée. "En effet la stratégie depuis quelques années n’est plus de faire de la 'gestion au thermomètre' mais de proposer des places ouvertes toutes l’année dans des structures d’accueil pérennes ou dans des hôtels”. Et de poursuivre : “les gymnases sont réquisitionnés en cas d’urgence, de très grand froid ou encore après l’évacuation de campements”, précise-t-elle. Le cabinet du préfet insiste : “par ces temps de crise sanitaire, ce type d’hébergement est encore moins adapté”.

D’après la préfecture, en Île-de-France, 43% de places supplémentaires ont ainsi été créées en deux ans. Le Val-de-Marne dispose désormais de 10 500 places. Parmi elles, 6000 se trouvent dans des hôtels et sont destinées notamment aux sans- abris. 

Au cabinet du maire, on regrette que cette question devienne une bataille politique. On préfère regarder les projets en cours. Une résidence sociale étudiante doit être ouverte au premier semestre 2023. Trente places d’hébergement d’urgence y seront réservées à des femmes seules avec enfants. Une pension de famille doit aussi être livrée. Trente-huit logements pourront accueillir des femmes en difficultés et des personnes souffrant de handicap. Des projets salués par Tony Renucci mais, qui selon le conseiller municipal, ne s’adressent pas aux mêmes publics en difficulté.   

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information