Ils risquent gros. Jusqu'à 10 ans de prison pour s'être bagarrés à l'aéroport d'Orly. Booba et Kaaris sont jugés ce jeudi après-midi au tribunal de Créteil.
C'est dans une salle comble que s'est ouvert le procès de Booba et Kaaris ce jeudi après-midi. A l'extérieur, une cinquantaine de fans des deux rappeurs, décus de n'avoir pu trouver de places dans la salle des assises, réquisitionnée. "Booba, c'est un Dieu... N'importe quoi la prison", pouffe l'un d'entre eux. Un peu plus loin, un homme arbore un tee-shirt avec le message "On vous aime".
#BoobaKaaris Beaucouo de fans déçus manifestent leur désappointement de ne pas pouvoir rentrer : la salle est pleine pic.twitter.com/G9dPM14cYW
— Laurence (@laurencebarbry) 6 septembre 2018
Un autre "Kaaris n'a fait que se défendre, le 1er coup a éré porté par Booba" selon Maitre Kaminski, avocat de Kaaris. Il a prévu de demander la relaxe pour son client. De son côté, l'avocat de booba n'a pas souhaité s'exprimer avant l'audience. Début août, leur bagarre avait transformé un hall de l'aéroport d'Orly en ring de boxe. Conséquence : des vols retardés pour des centaines de passagers, et trois semaines de détention provisoire pour les ennemis jurés du rap français.
Booba et Kaaris sont jugés ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Créteil en comparution immédiate. Neuf membres de leurs clans respectifs, également impliqués dans la rixe, sont quand à eux poursuivis pour violences aggravées et vols en réunion. Tous risquent jusqu'à 10 ans de prison.
Depuis leur libération fin août, Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, et Okou Gnakouri, alias Kaaris, ont versé chacun une caution de 30.000 euros, ont interdiction de quitter la France et se tiennent à carreau. Star du rap hexagonal, Booba a promis un comportement "irréprochable". Installé à Miami, l'autoproclamé "duc de Boulogne", 41 ans, n'a pas revu ses deux enfants depuis début août. Et connaît le prix de la prison: il y a passé 18 mois à la fin des années 90, pour avoir braqué un chauffeur de taxi.
De son côté, Kaaris a vécu sa détention provisoire comme "une injustice", selon son avocat David-Olivier Kaminski. À 38 ans, le rappeur de Sevran (Seine-Saint-Denis) soigne désormais son image de père de famille, en s'affichant avec sa fille sur Instagram.
Les rappeurs vont plaider la légitime défense
Face aux enquêteurs, les deux anciens complices devenus rivaux avaient joué la carte de la "légitime défense" pour justifier leur coup de sang du 1er août. Ce jour-là ils, doivent prendre le même avion pour Barcelone: ils sont chacun attendus sur scène le soir même, dans deux clubs séparés de seulement quelques mètres. Mais dans la salle d'embarquement, la haine recuite entre les deux rappeurs explose. Depuis plusieurs années, les deux hommes s'invectivent sur les réseaux sociaux et par vidéos interposées.A sept contre quatre, le clan Booba affronte celui de Kaaris, au milieu de passagers éberlués et de leurs smartphones. La boutique de duty free à proximité sert de réservoir à projectiles. Bilan: quelques blessés légers, plusieurs vols retardés et plus de 50.000 euros de préjudice. Aéroports de Paris, Air France et le propriétaire de la boutique ont porté plainte. Selon la police, la vidéosurveillance de l'aéroport montre que Booba a porté le premier coup. Mais en garde à vue, le rappeur a assuré avoir reçu un projectile alors qu'il tentait de "contourner" Kaaris. "Ensuite, c'est parti", a-t-il expliqué aux enquêteurs. Kaaris a, lui, rapporté des insultes, qui le visaient lui, sa femme et sa fille et auraient précédé les coups.
Tous deux doivent s'expliquer à partir de 13h30 au tribunal.