Alors que Louis Boyard, le député insoumis est arrivé en tête au premier tour, aucun accord n'a été trouvé ni à gauche ni à droite pour le second tour de la municipale anticipée de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne. Dimanche 2 février, 3 listes s'affronteront lors d'une triangulaire. On vous explique.
Il avait jusqu’à mardi 28 janvier pour s'entendre. Mais aucun accord de désistement n'a été trouvé pour le second tour de la municipale anticipée. Le député insoumis Louis Boyard fera face, sans l'alliance PCF-EELV-PS, à deux candidats de droite.
La liste d'union de la gauche, arrivée en 3e position (20,70 % des voix), a en effet annoncé mardi après-midi son retrait pour "faire barrage à la droite", sans pour autant fusionner avec celle de Louis Boyard.
Pas d'accord à gauche malgré le retrait de la liste PCF-EELV-PS
La tête de liste de l'alliance PCF-EELV-PS, le communiste Daniel Henry, a annoncé "avec l'assentiment de ses colistiers" qu'il retirait sa liste, sans fusionner avec celle de LFI, car "les conditions pour la fusion ne sont pas remplies", a expliqué Jonathan Kienzlen, premier secrétaire fédéral du PS du Val-de-Marne, à l'issue d'une conférence de presse commune avec Daniel Henry.
Parmi les raisons du désaccord, le refus du candidat insoumis de respecter la répartition à la proportionnelle des places, en fonction des résultats du premier tour, a-t-il également accusé. "Ils nous proposaient 10 places contre 20 pour eux, ce n'est pas une négociation, c'est une reddition", a-t-il déploré, en précisant appeler "à faire barrage à la droite" lors du second tour dimanche.
Autre grief : le profil d'un candidat LFI. "Nous avons également dit que certains profils sur la liste de Louis Boyard posaient problème", a-t-il ajouté. Une référence à un colistier du candidat insoumis qui avait qualifié le Hamas de "résistance palestinienne" qui "répond au terrorisme d'État" israélien après les attaques du 7 octobre 2023.
Daniel Henry a indiqué pour sa part dans un communiqué que Louis Boyard l'avait informé mardi matin, qu'il souhaitait "exclure le Parti socialiste de l'accord". "Cette exigence nouvelle, infondée, à moins de sept heures de la limite légale de dépôt des listes, était inacceptable", écrit la tête de liste communiste, qui dénonce une "absence manifeste de sincérité pour obtenir la fusion".
"Honte à ceux qui ont refusé la fusion avec la liste de Louis Boyard (...) À l'heure où les députés PS refusent de voter la censure, on voit comment le changement d'alliance est engagé de la commune au pays", a ainsi fustigé Jean-Luc Mélenchon sur X.
Pas de fusion à droite non plus
Le candidat insoumis fera donc face dimanche 2 février à la liste de la candidate LR Kristell Niasme, arrivée deuxième au premier tour de l'élection avec 22,70 % des voix, selon un arrêté de la préfecture du Val-de-Marne. Mais aussi à celle du maire sortant, le divers-droite Philippe Gaudin. À droite de l'échiquier politique, pas d'accord électoral non plus.
Les poids lourds de la droite avaient pourtant appelé à l'union derrière la liste de la candidate LR pour faire échec à une victoire des Insoumis. "L'union, derrière (Kristell Niasme), doit être la plus large possible pour faire battre l'extrême gauche à Villeneuve-Saint-Georges", avait réagi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur X.
La présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse avait également appelé "les candidats de la droite et du centre à se rassembler derrière la candidate arrivée en tête" et qualifié une éventuelle victoire de LFI de "faute politique et morale".
Le maire sortant DVD Philippe Gaudin, arrivé quatrième du premier tour avec 15,54 % des voix, présente donc lui aussi sa liste au second tour.
La commune est plongée dans la tourmente depuis avril 2024, quand le maire DVD Philippe Gaudin a effectué un salut nazi en plein conseil municipal. Après une série de démissions de conseillers municipaux, une élection anticipée a été convoquée.
Ce scrutin local où un tiers des électeurs s'est déplacé, une participation en légère hausse par rapport au premier tour du scrutin de 2020 (33,45 % contre 32, 65%) est un test pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, mais l'écart avec la liste de la candidate de droite LR est mince et le second tour s'annonce indécis.