Des générations l'ont appelée la Cipale, elle accueillait l'arrivée du Tour de France dans les années 60-70, après avoir vu deux fois les jeux olympiques: la piste du vélodrome municipal de Vincennes a été rénovée et rouvre, presque trop discrètement, après trois ans d'absence.
La "Cipale", c'est une contraction de "piste municipale". C'est aussi devenu une légende. Une légende du vélo. A l'origine, la piste du vélodrome de Vincennes est construite pour les jeux olympiques de 1900, les premiers jeux de Paris. Et à cette époque le vélodrome, installé dans le bois, se trouve sur la commune de Vincennes. Voilà pourquoi il est "vélodrome municipal", et va devenir "la Cipale".
1900 et 1924, les jeux Olympiques. La Cipale a trouvé son rythme. Des générations de cyclistes y ont roulé. Les champions, français de la grande époque du cyclisme français, et étrangers y ont couru. Devenue piste parisienne dans les années 1920, lors du rattachement administratif du bois de Vincennes à la Ville de Paris, la Cipale est au sommet, devenu monument de l'histoire du sport au sortir de la seconde guerre mondiale.
De 1968 à 1975, c'est à la Cipale que se fait l'arrivée du Tour de France, c'est à la Cipale qu'Eddy Merckx gagne ses cinq tours, à la Cipale que Jacques Anquetil fera ses adieux.
A partir des années 1980, la piste tombe peu à peu dans l'oubli. Elle est surtout totalement négligée, laissée à l'abandon par la mairie de Paris, son propriétaire. Depuis quelques années, une association de passionnés, baptisée "Sauvons la Cipale", s'est battue pour sa rénovation. Une rénovation finalement commencée en 2012, et qui vient de se terminer. Pas sûr cependant qu'elle soit suffisante et satisfaisante.
Aujourd'hui, la Cipale peut rouvrir ses portes. Reste à voir si la ville de Paris saura lui permettre de renouer avec son légendaire passé. Jean-Philippe Lemaire et Nedim Loncarevic